Le samedi 20 avril dernier a été une journée de deuil pour Calais.
Cette journée a été marquée par le souvenir des milliers de vies tragiquement perdues au cours des 75 dernières années, une réalité qui s’est intensifiée depuis le 7 octobre.
Pendant ce temps, une nouvelle commémoration avait lieu au Parc Richelieu, en mémoire de la 405ème personne exilée tuée à la frontière franco-britannique. Cette personne a perdu la vie en essayant de rejoindre par la route les distributions alimentaires près de Grande-Synthe. Trois semaines auparavant, les autorités avaient construit un mur sous le pont pour bloquer l’accès à ces distributions.
Se rassembler pour s’informer et trouver un peu d’espoir
Pour Nicolas, membre du Collectif Free Palestine de Calais, ces rassemblements sont un moyen de s’informer et de se « mettre à jour » sur ce que vit le peuple palestinien. « Cela permet d’apporter une voix différente de celle souvent relayée par les médias. Différents discours qui permettent de mieux comprendre ce qu’il se passe. Dans ce contexte, cette action apporte également un peu d’espoir. »
Les discours se succèdent et les chiffres tombent. Gaza est une prison à ciel ouvert, aujourd’hui devenue un cimetière. On compte 34 049 personnes tuées depuis le 7 octobre, 76 000 blessées et 9 400 personnes, dont 200 mineurs, enfermés dans les geôles israélienne. Des chiffres qui augmentent et se répètent et cette répétition qui nous semble interminable. Parfois quelques réflexions se posent sur l’énergie apportée à cette lutte, qui peut sembler lointaine géographiquement et qui pourtant se retrouve à nos portes, dans une ville du Nord de la France, comme Calais.
Aujourd’hui, la question se pose pour de nombreuses personnes présentes à ces rassemblements, que faire des vies perdues de la guerre que nos gouvernements ne reconnaissent pas ? Comment faire qu’une vie, valent une vie ? Et que la vie d’une personne palestinienne ou d’une personne exilée ne vaut pas moins que la vie d’une personne européenne ?
La politique en toute puissance semble régner au-dessus de l’existence humaine, réprimant toute personne tentant de s’y opposer ou de proposer un contre-récit du « discours officiel ». Résister et dénoncer ce qui se passe à Gaza ou à la frontière expose à un arsenal politique répressif, comme l’ont montré les récentes actualités au sein des universités à travers le monde, parmi les journalistes, les militants, les syndicats ou les partisans politiques soutenant la fin du génocide à Gaza et s’opposant aux violences coloniales perpétrées contre le peuple palestinien.
Jade Lamalchi