Quatre mois après l’annonce de la fermeture de l’usine calaisienne Prysmian-Draka, un accord a été trouvé entre la direction et les syndicats. Les négociations ont pris fin, le plan social a été signé ce mardi 12 mars.
« J’ai signé ma fin de carrière chez Prysmian », commente Grégory Agneray, délégué syndical. On lui demande s’il est satisfait du document signé. « Non, on ne peut pas être satisfait de finir comme ça. De casser un outil de travail qui était rentable et fonctionnel. On était dans l’attente, par rapport au contrat de revitalisation et aux appels aux politiques qu’on a faits, on espérait un sursaut de chacun pour grossir nos primes supra-légales, un sursaut qu’on n’a pas eu. », explique Grégory qui dénonce un Etat « absent du début à la fin ».
Depuis plusieurs semaines, les négociations s’étaient tendues entre la direction et les syndicats au sujet de la prime supra-légale, insuffisante selon les représentants des salariés qui ont fait face au chantage de la direction. « Si on ne signait pas, ils passaient en unilatérale, et si ils passaient en unilatérale, on perdait les pré-retraites pour 27 personnes, on perdait une partie du congé de reclassement, on perdait des acquis qu’on a négociés âprement pendant 3 mois. »
Le temps de la politique
Désormais, le temps du suivi et de la mise en œuvre des mesures du plan social va s’ouvrir. C’est aussi une bataille politique qui va commencer. Les députés et sénateurs de gauche qui ont accompagné les salariés de Prysmian ces derniers mois devraient déposer une proposition de loi pour que les primes supra-légales soient proportionnelles aux bénéfices réalisés par les entreprises qui licencient. A ce sujet, d’autres mesures plus radicales sont possibles : par exemple, interdire aux entreprises bénéficiaires de licencier les salariés.
Pour que la loi protège enfin ceux qui bossent de ceux qui les font bosser.
Montage et texte : Valentin De Poorter
Images : Pierre Muys