Répondant à un appel national émis par leur fédération, les travailleurs et travailleuses CGT du port de Calais se mobilisent ce vendredi 7 juin pour défendre leurs conditions de travail. « On espère voir se mobiliser 200 agents aujourd’hui, à raison d’une présence permanente sur les points de filtrage de cinquante personnes jusqu’à ce soir minuit » détaille au téléphone Antoine Merveillie, lamaneur et délégué syndical CGT du port de Calais.
Il poursuit : « Il faut qu’on marque un grand coup aujourd’hui, pour participer à une grosse dynamique nationale qui s’étalera sur tout le mois de juin et faire augmenter le rapport de force avec le gouvernement. On espère vraiment que le ministre des transports [l’ancien maire de Dunkerque Patrice Vergriete] recevra notre fédération au plus vite pour débloquer la situation. »
les réclamations : des départs anticipés
Le 7 juin constitue la première journée de mobilisation sur quatorze prévues par la Fédération Nationale Port et Dock CGT ce mois-ci (voir communiqué fédéral ci-dessus). Les revendications salariales avancées gravitent autour de mesures liées aux fins de carrières :
- Extension du dispositif de départ anticipé lié au risque amiante pour les salarié·es ayant commencé à travailler au port de Calais en 2007 (2004 aujourd’hui). Les fibres d’amiante inhalées peuvent causer des maladies graves telles que l’asbestose, le cancer du poumon et le mésothéliome, et cela souvent des années après exposition.
- Prise en compte d’une cinquième année de départ anticipé lié à la pénibilité du travail. Les agents du port travaillent en horaires postés (deux matins, deux après-midis, deux nuits, une descente de nuit et 3 repos). Pour rappel, le travail de nuit augmente considérablement les troubles du sommeil, les problèmes cardiovasculaires, les troubles métaboliques (augmentation du risque de diabète de type 2, d’obésité) ainsi que l’affaiblissement du système immunitaire. Une accumulation d’effets qui participent à la diminution générale de l’espérance de vie des travailleurs et travailleuses portuaires.
Le mensonge de macron
Afin de saisir l’enjeu et le contexte de cette mobilisation il faut comprendre que ces deux mesures sont avancées afin de palier les dégâts infligés par la dernière réforme des retraites ayant conduit chaque agent à rempiler deux années de plus, malgré les promesses. Le syndicat rappelle en effet dans son communiqué qu’en avril 2021, le président de la République avait très clairement exprimé lors d’une visite sur le port du Havre que la réforme des retraites ne s’appliquerait pas aux ouvriers Dockers et Travailleurs portuaires.
Et depuis ? Devinez…