Fin des négociations du plan social de Catensys


Mardi 12 mars à Calais, un PSE pouvait en cacher un autre. Tandis que les représentants du personnel de l’usine Prysmian signaient tôt dans la journée un triste document actant la fin de trois mois de négociations déséquilibrées avec leur future ex-direction, les délégués syndicaux de Catensys conclurent avec leur patron un accord pour l’accompagnement et l’indemnisation des 73 salariés de l’usine de fabrication de chaînes de voitures thermiques.

S’il est compliqué de parler de bonne nouvelle lorsqu’on évoque un plan social, la CGT de Catensys, portée par Cyrille Robert, est parvenue à peser dans le rapport de force qui l’oppose à sa direction : Prime légale des ouvriers et employés identique à celle des cadres, 32 000 euros de prime supra-légale pour l’ensemble des salariés licenciés, y compris pour les départs volontaires. Versement plancher de trois mois de salaire pour les salariés dont l’ancienneté est comprise entre 1 et 9 ans, puis jusqu’à 18 mois de salaire pour les salariés les plus anciens. Des discussions sont encore à mener concernant les catégories professionnelles et les critères de sélection des personnes licenciées. A cela il faut ajouter le suivi par un cabinet de reclassement des salariés licencié avec obligation de résultat obtenu au début des négociations

Il n’y a jamais de victoire dans un PSE

À 14h, la délégation syndicale organisait une assemblée générale dans le hall de l’usine avec l’ensemble du personnel pour dévoiler les modalités de cet accord. Cyrille, au téléphone, raconte : « Il y a eu des réticences au début, mais la majorité des salariés ont fini par accepter les propositions. Pour certains, il était difficile de laisser passer les licenciements sans pouvoir vraiment protester et faire pression par la grève. D’autres salariés, qui ne voyaient pas non plus l’usine survivre indéfiniment, craignaient qu’une fermeture définitive de l’entreprise rende les départs beaucoup moins avantageux que ceux des 73 salariés concernés par l’accord obtenu aujourd’hui. »

« Il n’y a jamais de victoire dans un PSE », concluait Cyrille, « mais avec cet accord, nous sommes soulagés que les salariés qui seront contraints de partir le feront dans des conditions respectueuses. »

Une première vague de 19 départs aura lieu fin mai, une deuxième de 34 personnes en avril 2025, et une dernière fin 2025 verra le licenciement de vingt personnes.

Le dégoût TOTAL de la société

Rencontré fin février, nous nous étions longuement entretenus avec le porte-parole CGT des salariés. Une occasion pour lui de prendre le temps de raconter ce que représente Brampton à Calais et le travail qui s’y fait à l’intérieur. Un moment saisi pour expliquer ce qu’est un PSE et comment les salariés réussissent parfois, comme c’est leur cas, à peser significativement dans les négociations. Et comment les directions, pour mieux faire accepter les licenciements, produisent volontairement chez les salariés le dégoût total de la société.