Entre 250 et 300 personnes ont manifesté dans les rues de Calais pour défendre l’éducation nationale publique ce jeudi.
Répondant massivement à l’appel national (46% de grévistes selon les chiffres du syndicat Snes FSU), les enseignant·es réclament une augmentation des salaires, l’arrêt urgent des politiques de suppression de postes ainsi que la réduction des effectifs d’élèves par classes, la manifestation du 1er février fut aussi et surtout l’occasion pour d’autres salarié·s de démontrer qu’il n’y a pas que des profs dans les écoles, collèges lycées… et cortèges.
Derrière des sigles tels qu’AED AESH, ATSEM, RASED se cachent des professions d’accompagnements d’élèves aussi essentielles que malmenées par les différentes réformes imposées par les derniers ministres de l’éducation nationale ces dernières années. Ce sont des métiers si peu représentés dans le personnel des établissements scolaires que la dégradation exponentielle de leurs conditions de travail ne parvient à provoquer ni scandale, ni semblant d’émoi auprès des détenteurs du Pouvoir.
Liste de revendications par métiers d’accompagnants (non exhaustive)
– Les Assistants d’éducation (AED) souhaitent la suppression des contrats précaires de moins d’un an, la fin de l’annualisation des heures et un maximum de 24 heures de travail par semaine pour un temps plein afin de pouvoir poursuivre leurs études dans les meilleures conditions possibles.
– Les Accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) demandent quant à eux une amélioration significative de leurs conditions de travail, des recrutements, l’amélioration des formations et leur contrat de 24h considéré comme activité à temps plein, au même titre que les enseignants. Ils sont aujourd’hui payé à hauteur de 800 euros par mois.
– Les agents territoriaux spécialisés dans les écoles maternelles (ATSEM) demandent une évolution de leur statut avec la possibilité d’accéder à la catégorie B de la fonction public tout en conservant leur métier. Ils demandent également que le versement de la prime pouvoir d’achat devienne obligatoire pour l’ensemble des agents territoriaux, comme c’est le cas pour les fonctions publiques d’Etat et hospitalière. Aujourd’hui l’Etat a abandonné aux communes le choix de (ne pas) verser cette prime. La Ville de Calais en refusant de palier cette iniquité au motif qu’elle n’a pas de fonds nécessaires assume un choix politique d’exclusion.
– Le Réseau d’Aide Spécialisée aux Élèves en Difficulté (Rased) qui accompagne avec des psychologues et professeur·es spécialisé·es les élèves de maternelles et primaires en grandes difficultés d’apprentissage demande une augmentation significative de ses effectifs afin de pouvoir répondre au besoin d’accompagnement des professeur·es. Aujourd’hui un Rased n’accompagne un enfant que sur une petite partie de l’année, contre un suivi hebdomadaire régulier auparavant.
Une école pour quoi ?
L’ensemble de toutes les revendications des métiers de l’éducation publique est si monumentale et la colère des travailleur·euses si profonde que c’est tout le système de l’éducatif qui semble sur le point de s’effondrer.
Si la majorité des fonctionnaires en lutte parlent encore aujourd’hui de pansements à poser ou de réparations à apporter à un modèle agonisant, il semble désormais absolument vital pour d’autres de traiter directement les causes de l’ensemble des dégâts infligé à l’Ecole publique : les capitalistes à la tête d’un Etat en crise, préparant la jeunesse du pays à porter l’uniforme pour mieux chanter la patrie. Et réarmer sitôt sortis le régiment des armées ou le contingent des patrons.
Pierre Muys.