Intersyndicale calaisienne: bilan et perspectives

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Le vendredi 2 juin, les syndicats ont organisé à la bourse du travail une conférence de presse pour esquisser un premier bilan de la mobilisation contre la réforme des retraites après quasiment cinq mois d’actions. L’occasion aussi pour les présents de commenter le blocage parlementaire, de parler tactique de grève et de tracer quelque perspectives de lutte contre une politique aussi répressive qu’antidémocratique.

Eric Lhirondelle (Union Locale CGT):
Le 6 juin, il y aura une journée de mobilisation interprofessionnelle et intersyndicale autour de la lutte sur la réforme des retraites. Rendez-vous à 9 h 30, place d’armes. Direction rue Royale. Mairie. Gare. Enfin, gare et mairie, boulevard Jacquard, boulevard Lafayette jusqu’au pont Saint-Pierre. On récupère quai du Commerce pour un retour place d’Armes. Donc c’est un parcours habituel. En espérant que la mobilisation continue, continue dans la tête des gens et qu’ils se disent qu’il ne faut surtout pas lâcher.

Nord Littoral:
Que pensez-vous du projet de loi du groupe parlementaire LIOT qui sera présenté le 8 juin à l’assemblée nationale?

Eric Lhirondelle (Union Locale CGT):
Nous, on croit à la nécessité de le faire. Après, on a bien vu que le gouvernement mettait tous les moyens pour essayer de contrecarrer. Y compris avec des articles qui n’ont jamais été utilisés auparavant. Qui ont été sorti comme ça du chapeau de la constitution. Bref… Toutes les mesures qui pourront aller contre cette réforme des retraites sont bonnes à prendre. Après, je vais dire ça, c’est quelque chose qui nous, nous échappe. Tout ce qu’on peut faire là dessus, c’est mettre une pression… Quand je dis pression, une pression tout à fait légitime en ce qui nous concerne et légale sur les politiques. Après, c’est à eux à prendre leurs responsabilités. Nous, on prend les nôtres. Après, c’est à eux de prendre les leurs. Mais on peut se satisfaire de tous les moyens de lutte qui sont mis en œuvre pour pouvoir contrecarrer cette réforme et mettre le gouvernement en difficulté.

Nord Littoral:
Ce projet de loi, c’est un peu la dernière chance?

Eric Lhirondelle (Union Locale CGT):
J’appellerai pas ça dernière chance, je pense qu’ils ont trouvé des choses pour contrecarrer un peu la contestation au niveau gouvernemental, mais je pense que du côté des oppositions, ils trouveront aussi encore d’autres choses. Et je pense que le PS a déjà réfléchi à un amendement qui pourrait être voté dans le cas où ça ne passerait pas, qui pourra être discuté. Donc a priori, le combat et pas définitivement terminé, il le sera pas. De toute façon, Emmanuel Macron devra porter cette infamie pendant quatre ans encore. Et ce sera ce sera très difficile pour lui de gouverner en sachant qu’il y aura une réticence de la part des organisations syndicales sur tout ce qu’il proposera.

Nord Littoral:
Vous vous attendez à voir du monde à la manifestation?

Eric Lhirondelle (Union Locale CGT):
on l’espère, tout du moins. Alors on ne peut pas être dans la tête des gens. Je pense que pour beaucoup de personnes, c’est encore quelque chose de très vif. Maintenant, on a passé quatre mois. Quatre mois de lutte, c’est quand même pas rien, On n’avait pas vu ça depuis très longtemps. Les gens ont subi, beaucoup ont perdu de l’argent, donc il faut tenir ça en compte, il faut prendre ça en compte. Il faut prendre aussi en compte que la vie est difficile. On a quand même avec l’inflation des difficultés et oui, on l’espère. Nous en tout cas on aura rien à se reprocher parce qu’on aura mis tous les éléments pour pouvoir réussir cette journée de mobilisation. Après, les gens décident… Chacun, en fonction de ses possibilités, décidera s’il il doit se mobiliser ou pas. Nous, on l’espère fortement. On sait que dans la tête des gens, c’est quelque chose qu’ils ont du mal à digérer, maintenant, je peux pas vous dire aujourd’hui on va mettre 6000 personnes dans la rue, c’est impossible. Et nous même, quand on arrive le matin, on regarde des fois à 9 h et demie, on se dit: “merde, on ne voit pas grand monde…” Et puis à 10h on a la bonne surprise, la place est pleine et on part et des gens viennent encore nous rejoindre dans le cortège. Donc on espère, on espère que ça va continuer comme ça. Mais de toute façon, qu’on soit 1000, 2000, 3000, le principal, c’est le message qu’on envoie et que nous, organisation syndicale, on ne lâchera rien.

Carole Peru (Sud CT):
C’est vrai qu’on l’entend: “Oui, vous allez faire grève encore le 6… C’est mort.” Pour les gens, dans beaucoup de têtes, c’est terminé. Mais il faut bien que les gens prennent conscience que si on laisse passer, encore une fois, c’est la porte ouverte à tout. C’est à dire que derrière ça va jubiler, et puis les réformes, ils vont continuer à nous les pondre… Donc je pense qu’il est très important que le 6, nous soyons encore très nombreux dans les rues. Alors c’est sûr que pour nous, pour les gens qui ont fait grève depuis le début, ça fait mal. L’inflation est là, on le sait… on a eu beaucoup de jours de grève et c’est tout. Il faut tout donner. On est là depuis janvier, on est dans la rue, on y est jusqu’au bout. après on peut, nous, en tant que syndicalistes, ici sur Calais, on ne peut être que fiers parce que on est là depuis janvier. On a eu des jours où on était vraiment très nombreux autour de la table. Moi, j’ai compté, des fois on était 25 autour de la table. L’intersyndicale a toujours été présente. On a toujours réussi à se mettre autour de la table. On a toujours réussi à tomber d’un commun accord. On a toujours réussi à discuter, et je pense que pour Calais, franchement, c’est intéressant. Déjà là, quand on arrive à se réunir, à échanger, à discuter, ben je pense que déjà sur Calais, on a gagné beaucoup de choses.

Eric Lhirondelle (Union Locale CGT):
Au moins, s’il y a quelque chose de positif là dedans, c’est qu’il a réussi à raviver quelque chose qui n’existait plus depuis très longtemps. On a appris pendant ces quatre mois à se découvrir les uns les autres, à s’apprécier, à s’estimer, et à se respecter. Ça ne peut qu’être bénéfique pour l’avenir. Maintenant, comme on l’a dit, nous organisations syndicales, on va rester sur ces positions là, on va rien lâcher. Régulièrement, on ravivera la mémoire de nos concitoyens en disant: “N’oubliez pas ce qu’on vous a fait”. Et la sanction, si on gagne pas dans la rue, si on gagne pas au Parlement, hé ben demain on gagnera par les urnes. La sanction passera par là et on saura le faire rappeler aux gens. Si vous avez un moyen de sanctionner ce gouvernement là, faites en sorte que ces gens là ne soient plus jamais élus à quoi que ce soi.

Hervé Caux (Union locale CGT):
il y aussi dans la manifestation, là aussi, si on renchérit aussi sur la manifestation du 6, L’après mii, nous allons rejoindre la manifestation qui sera mise en place à Bouquehault. Lors de de la manifestation le matin, nous ferons un appel pour dire au la population calaisienne à ceux qui vont venir à la manifestation de Calais de rejoindre la manifestation à Bouquehault, à 14 h 30.

Nord Littoral:
François Ruffin viendra l’après midi à Bouquehault, souhaitez vous sa venue à la manifestation calaisienne ?

Eric Lhirondelle (Union Locale CGT):

On sait que ce sont des gens qui sont avec nous. Donc il n’y a aucun souci là-dessus. Il est, comme tout citoyen, il est bienvenu dans la… Tout citoyen, hormis d’extrême droite, tous les citoyens sont bienvenus. S’il vient en tant que citoyen dans la manifestation il sera la bienvenue. Après Il ne faut pas oublier que c’est organisé par les syndicats.

Hervé Caux (Union locale CGT)
Il le sait…

Eric Lhirondelle (Union Locale CGT):

Oui, je pense qu’il a l’intelligence de le savoir, mais c’est toujours bon de le rappeler. Si j’interviens de cette façon là, c’est parce que des responsables politiques ont demandé lors des manifestations de prendre la parole. Là, on a dit non. C’était refusé. Dans ce contexte là, ça sera non. S’il vient, il sera la bienvenue. Tout ceux qui se battent réellement et sincèrement contre la réforme des retraites seront les bienvenus dans la manifestation. Moi, j’ai rien contre François Ruffin, je trouve même intéressant son discours. Donc il n’y a pas de problème. Mais voilà, c’est pas quelque chose qui doit échapper aux organisations syndicales.

La Voix du Nord:
Il ne s’est rien passé depuis le 1er mai. Est-ce que c’est un nouveau rythme (une manif par mois) ?

Eric Lhirondelle (Union Locale CGT):
On va suivre de toute façon le calendrier de nos confédérations. C’est elles qui vont décider des choses à mettre en œuvre. Et on l’appliquera localement.

Hervé Caux (Union locale CGT):
Sachant que ça va être très difficile à des ministres ou au gouvernement de venir dans les régions… De plus en plus difficile, parce que je pense que la colère reste toujours entière et qu’au bout d’un moment, il va se passer quelque chose. Déjà, ça va être très difficile de voter des lois. Ça va être l’enfer pour eux, pendant les trois dernières années qu’il leur reste de mandat. Donc voilà, nous on lâchera rien. Syndicalement, on lâchera rien. J’espère que certains politiques ne lâcheront rien non plus pour contrecarrer ce gouvernement qui est de plus en plus autoritaire. C’est même plus une Démocratie hein… tout est fait… Il y a eu l’article 49.3, L’article 47.1 l’article 40…

Eric Lhirondelle (Union Locale CGT)
Moi je dirais qu’il y a une chose qui m’agace un peu quand j’écoute la presse audiovisuelle surtout quand j’entends dire: “les Français sont passés à autre chose…” Non, non, non! Si demain, ils seront moins nombreux dans la rue ce n’est pas parce qu’ils sont passés à autre chose, c’est parce qu’ils n’ont plus forcément les moyens pour descendre dans la rue. Mais je pense que personne ne va oublier, parce que ça a trop d’impact sur la vie des gens. Deux ans qu’on nous vole, deux ans de boulet patronal supplémentaire au pied. je pense que personne ne peut sincèrement oublier une chose comme ça, avec des gens qui vont se retrouver dans une précarité incroyable. et puis aussi avec des couacs! Parce qu’au mois de septembre, je suis pas certaine que tout sera prêt pour pouvoir mettre en œuvre. Donc, on va se retrouver avec des situations très compliquées. Tout ça pour la volonté d’un homme, qui a décidé seul parce qu’on peut nous faire croire tout ce qu’on veut, ses ministres. Je suis convaincue que Dussopt, il a simplement suivi les ordres. Mais soi disant c’est un homme de gauche…En 2010, il avait défendu justement le fait de pas augmenter l’âge de départ en retraite. Je ne suis pas convaincu que de lui même, c’est quelqu’un qui aurait mis ça en place. Donc il est aux ordres. Ils acceptent tous, comme de bons petits soldat. Mais voilà, c’est la volonté d’un homme et c’est quelque chose qui a été mal construit, mal composé, mal présenté, mal communiqué. On a pris aussi les gens pour des idiots. On a pris les organisations syndicales de haut et pendant ce temps là, on a épargné ceux qui sont vraiment les responsables. Si seulement il y a une situation délicate au niveau du financement des retraites, on a épargné ceux qui en sont responsables. Quand on parle de faire un projet autour de l’incitation du patronat à garder les seniors en réduisant encore une fois les cotisations patronales, mais de qui on se fout? On est en train de nous dire qu’il y a un problème de financement des retraites et on plombe la trésorerie à grands coups de réduction de cotisations patronales, ça veut dire qu’on le créé encore ce déficit. Ça veut dire que dans deux ans, on va nous refoutre une réforme des retraites dans la figure. Il y a un moment faut arrêter de se foutre du monde! Les cotisations patronales, à un moment, c’est là qu’on doit aller y chercher l’argent. Je peux comprendre pour des petites boites qui ont cinq, des petits artisans… On les aide comme ça. Mais Total, est-ce qu’il a besoin d’avoir d’avoir des réductions de cotisation patronale ? Je dis que non, je dis qu’ils en n’ont pas besoin. Concernant les aides aux entreprises, vous savez combien il en existe des comme ça? Comme par exemple les exonérations de cotisations patronales qui s’appellent Fillon, qui sont quand même fabuleuses parce qu’il y a ce principe d’exonérer les patrons sur les plus petits salaires. Je vous donne un exemple, quelqu’un qui est au SMIC sur le brut à 1 700 € brut, le patron va être exonéré de 600 € de cotisations patronales. Et il y a un barème. Le plafond le plus haut, c’est 2 700 €. Celui qui perçoit 2 700 €, le patron n’est exonéré que de 0,60 €. Cela veut dire qu’on a un double effet pervers. Non seulement on saborde la trésorerie des caisses de retraites, mais en plus on incite les patrons à payer le moins possible, à tirer les salaires vers le bas. Et des dispositifs comme ça, il en existe 2000. 2000! Il y a un moment faut arrêter quoi… Après on nous dit qu’il y a douze ou treize malheureux milliards qui soi disant pourraient manquer. On nous fait une réforme, on met deux ans dans la gueule de tout le monde. De qui on se fout ? Et puis d’un autre côté on vous balance un budget pour l’armée… 413 milliards… De qui on se fout ? Il y a un moment, les français, il faut qu’ils réagissent! et nous notre boulot ça va être de les faire réagir pendant les quatre ans qui viennent. Et comme je disais tout à l’heure, il va falloir que les français, ils se rappellent, qu’ils se rappellent de toutes les saloperies qu’on leur a fait. On leur rappelera ça et on fera en sorte que ces gens au pouvoir ne soient plus jamais élus à quoi que ce soit.

Calais la Sociale:
Face à un gouvernement qui n’écoute ni la démocratie parlementaire, ni l’expression sociale depuis bientôt 5 mois, les journées d’actions ponctuelles comme celle du 6 juin sont-elles des moyens de lutte encore pertinents?

Eric Lhirondelle (Union Locale CGT)
Parce qu’on est quand même des organisations syndicales responsables. On doit rester quand même dans une certaine forme de légalité et en utiliser les outils qui sont les nôtres pour pouvoir lutter contre ce genre de choses. Après, on a essayé et on l’a fait pendant quatre mois, réfléchir sur différents moyens pour pouvoir soit amener la population plus nombreuse ou soit pour gêner l’activité économique de certaines boîtes. Après, il y a des choses vers lesquelles on ne peut pas aller. On est responsable. Moi, par exemple, j’irai pas emmener des gens, des gamins par exemple, parce qu’on peut avoir très bien des lycéens ou des choses comme ça dans des endroits où on va les mettre en danger. Il faut avoir cette responsabilité. D’autres ne l’ont pas! Des mouvements soi disant citoyens qui t’amènent des gamins sur des autoroutes où des choses comme ça… c’est pas nous, ça c’est pas nous. Moi, je serais malheureux si à un gamin il arrivait quelque chose. Moi je suis père de famille, je suis même grand père. Je serais malheureux s’il arrivait quelque chose à un gamin parce qu’on l’a emmené là où il fallait pas. Tu peux remarquer que dans tout ce qu’on a organisé, c’était cadré et qu’il n’y a pas eu de blessés ou quoi que ce soit, de notre côté, on a ce devoir là. Après moi, je suis désolé, je ne vais pas aller caillasser aucun policier. Malgré que je ne suis pas d’accord forcément avec les méthodes qu’ils utilisent ce sont quand même aussi des pères de famille, des êtres humains. Et je ne vais pas balancer un pavé dans la gueule d’un CRS, même si des fois ça te démange parce qu’ils ont pas forcément cette humanité que toi tu as. Mais on a ce cadre légal. D’ailleurs, si on continue de discuter avec nous, c’est parce qu’on sait qu’on est responsable et on l’a montré pendant ces quatre mois là qu’on était responsable. Aujourd’hui, je dirais que celui qui a son image écornée c’est le politique, c’est pas le syndical. Le syndical il a fait avec les outils qu’il a. Alors on essaye d’inventer, de se réinventer, d’essayer de trouver des nouvelles formes. On en a trouvé quelques unes On a essayé d’organiser des choses. Maintenant, on le fait dans le cadre de la loi parce qu’on respecte aussi notre démocratie, ce qui n’est pas forcément le cas des gens qu’on a en face de nous. Mais nous, on, la défend cette démocratie, ce respect, le respect pour les autres.

Patrick Salingue (retraité CGT chimie)
Pour répondre un peu plus au fond de ta question: Nous, à l’union locale on représente les syndicats du Calaisis et des environs. On répond au mot d’ordre lancé par la Confédération de la CGT. Je crois que pour les autres [syndicats], c’est pareil. Par contre, dans ce que tu disais, dans la Confédération, je sais pas combien qu’on a de fédérations… Quand tu parlais des raffineurs, les raffineurs ont mis en place leur façon de lutter. Ca aussi, les journalistes et même les médias qu’on entend, Ils savent même pas comment que ça se passe… Les organisations de ces entreprise là, les raffineurs – t’entendais des bêtises qui disaient que c’était quinze salariés qui bloquaient les raffineries… Ils savent pas ce c’est qu’une raffinerie. Mais il y a des mouvements, ils travaillent en cinq équipes. Il y a toujours trois équipes qui travaillent et deux équipes au repos. Eux, ils font un système, pas de grève perlée, mais pour gêner la fabrication, les mecs, ils sont là le matin, ils démarrent pas, ils reprennent à 10 h donc l’installation est à l’arrêt. Ceux de l’après midi ils démarrent ou ils démarrent pas. Il y a aussi la nuit. T’as toujours deux équipes qui sont en repos ou en congé, qui participent aux manifestations et aux blocages des entrepôts, des sites. Donc l’organisation des grèves au niveau la CGT – les autres c’est peut-être pareil – nous dans l’industrie, c’est réglé comme ça. Chaque fédérations, quand tu vois ce que font les cheminots, quand tu vois ce qu’ils font les raffineurs, quand tu vois ce qu’ils font les chimiques, c’est comme ça. Ils ont une façon de se mobiliser, c’est pour ça que ça dure des semaines, dans la chimie ou dans la raffinerie, les mecs, il perdent pas trois semaines de grèves. Sur douze jours ou quatorze jours de poste, ils ont que trois jours ou quatre jours de grève. Ils se remplacent, c’est ce qu’on appelle des tournantes. C’est pas des grèves perlées, c’est différent, c’est des actions qu’ils mettent en place pour bloquer les sorties des produits. Mais eux, financièrement, il n’y a pas… chaque fédération à sa caisse de grève. Les cheminots, Ils sont en conflit, ils ont déjà des mois et des mois. Là, ils sont en grève tel jour le jour d’après, ils reprennent le boulot, C’est les autres qui se mettent en grève, c’est quand même logique qu’un mec ne peut pas perdre deux mois de grève, deux mois de salaire. C’est impossible. donc il y a des caisses de grèves et des tournantes. C’est comme ça que ça se passe. Nous notre rôle c’est de suivre l’appel de la Confédération, après on organise ce qu’ a prévu chaque boutique, Ce qu’ils ont prévu. Et puis avec l’intersyndicale, ça se passe très bien. L’intersyndicale, on a dit dès le début qu’elle tiendrait pas longtemps, elle est toujours là. Par contre, maintenant le problème qu’il y a, ils ont soi disant régler le problème des syndicats, là, ce qui est beaucoup plus grave, c’est qu’ils sont en train de régler le problème des parlementaires, c’est à dire on interdit les députés de voter, c’est à dire qu’ils sont là pour voter. C’est les représentants du peuple qui sont là pour voter les lois. Là, non, on sort la constitution de De Gaulle, de 58, on s’aperçoit que c’était une vraie saloperie. En plus qu’ils ont encore modifié dans le mauvais sens, parce que c’est quand même de la saloperie. C’est à dire que là on met un blocage, c’est à dire que c’est une dictature, il n’y a plus de démocratie. On empêche nos députés de voter.

Calais la Sociale:
Concernant les revendications, le mot d’ordre du 6 juin reste-t-il cantonner à la question des retraites ?

Eric Lhirondelle (Union Locale CGT)
On reste sur les retraites. J’ai vu ailleurs, les camarades qui se sont un peu perdus… non, non, on est sur la réforme des retraites. Il y a plein de choses à côté, c’est certain. Les salaires, c’est aussi quelque chose qui a un impact direct sur nos caisses de retraite. J’ai entendu certains politiques qui se battaient pour la réforme des retraites, ça partait d’un bon sentiment, mais dire qu’il faut prendre au grand capital, c’est à dire à un pour prendre l’exemple du plus riche d’entre eux, Bernard Arnault il faut aller lui ponctionner sa richesse pour aller la mettre dans les caisses de retraites. Non! Ca c’est une erreur, parce que ça c’est ouvrir la boîte de Pandore à la capitalisation. Cet argent là, il faut le transformer en salaire et c’est les salaires qui doivent fournir les trésoreries de nos caisses. C’est dans ce sens là. Mais revenir à ce que tu disais tout à l’heure – et t’as raison – On a réfléchi. Des fois, il faut proposer des choses nouvelles aux gens, c’est pour ça qu’on compte bien sur le sang frais, que tout ça a amené avec des nouveaux syndiqués. Parce qu’ils viennent avec un œil neuf nous dire: “Bah, on pourrait peut-être faire ça…” et on en discute tous ensemble. Mais dans le cadre de nos responsabilités et de la légalité. Mais t’as raison! Si demain tu venais chez nous et ce sera avec plaisir. Si t’as des idées, c’est avec plaisir qu’on les écoutera et voir si on peut les appliquer. Mais t’as raison, il faut amener de nouvelles choses, peut être aux gens. Tu sais on y a réfléchit un petit peu entre nous, c’est pas si facile que ça à trouver!