Archives des Industrie - Calais La Sociale https://calaislasociale.fr/etiquette/industrie/ Reportages d’actions solidaires et sociales Thu, 14 Nov 2024 10:43:36 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.6.1 https://calaislasociale.fr/wp-content/uploads/sites/24/2022/10/Logo-Calais-La-Sociale-site-web-200x200-1-150x150.png Archives des Industrie - Calais La Sociale https://calaislasociale.fr/etiquette/industrie/ 32 32 Le ministre de l’Industrie pense à demain, et tant pis pour hier ! https://calaislasociale.fr/2024/04/08/le-ministre-de-lindustrie-pense-a-demain-et-tant-pis-pour-hier/ Mon, 08 Apr 2024 19:25:12 +0000 https://calaislasociale.fr/?p=4071 En visite à Calais, le ministre de l'industrie, Roland Lescure, a annoncé le lancement de la mission "rebond industriel" dans le Calaisis. Le minimum du minimum pour un ministre qui ne veut surtout pas parler de désindustrialisation, un terme qui contredirait les éléments de langage d'un gouvernement qui chante la réindustrialisation. On vous raconte sa visite.

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En visite à Calais, le ministre de l’industrie, Roland Lescure, a annoncé le lancement de la mission « rebond industriel » dans le Calaisis. Le minimum du minimum pour un ministre qui ne veut surtout pas parler de désindustrialisation, un terme qui contredirait les éléments de langage d’un gouvernement qui chante la réindustrialisation. On vous raconte sa visite.


Roland Lescure, notre ministre de l’Industrie, est un homme plutôt sympa, un bon vivant.  « Bonjooooour les amis ! », lance-t-il allègrement en sortant de sa voiture, sourire éclatant et démarche triomphante. On en oublierait presque que 3 usines ont fermé et qu’au moins 350 salariés ont été licenciés cette année. C’est franchement pas son problème. Lui, il est venu parler business. Le temps de serrer quelques pinces d’élus et il s’engouffre dans la sous-préfecture de Calais.

À l’intérieur, il est attendu par des élus et des chefs d’entreprises industrielles qu’il est venu motiver comme un capitaine dans un vestiaire. « On a vraiment une capacité à accompagner les territoires mais à une seule condition : que le territoire en ait envie. »

Une heure passe. Il se présente devant la presse, motivé comme jamais : « Il faut créer l’équipe de France de l’industrie… Et du Calaisis, madame le maire ! », balance-t-il à Natacha Bouchart, devenue en une phrase ministérielle la Didier Deschamps du beffroi de Calais, chargée d’emmener sa ville vers une nouvelle épopée… industrielle.

La victoire finale est encore loin, très loin. Mais le ministre est venu donner un coup de main. En effet, si Roland Lescure était à Calais aujourd’hui, c’était pour annoncer le lancement du « rebond industriel » dans le Calaisis. Ce dispositif consiste en deux points. D’abord, une étude financée par l’État pour identifier le potentiel du Calaisis en matière d’industrie. Ensuite, une enveloppe pour financer des projets qui sera au minimum de 1,5 million d’euros, voire plus selon les projets. 

Franchement, c’est mieux que rien. Mais c’est pas très loin du rien quand même. 

Bref, Roland Lescure est remonté dans sa voiture avec son grand sourire et est parti visiter Interor, une usine à Calais qui fait dans la chimie et où économiquement ça va plutôt bien.

Une heure plus tard, il a fait demi-tour et est revenu à la sous-préfecture pour rencontrer les femmes des salariés licenciés de Prysmian-Draka. Le ministre a écouté Sophie Agneray, la porte-parole du collectif, il a dit bravo pour le combat et est parti pour Amiens où les usines ferment aussi. 

Les joueurs changent, les règles du jeu restent

Du reste, rien. Rien pour les salariés licenciés de Synthexim, de Meccano, de Prysmian, de Desseilles, de Catensys. Sans oublier les salariés des entreprises sous-traitantes, elles aussi emportées par la vague de désindustrialisation en cours. Rien pour protéger les salariés contre les patrons et les actionnaires qui abusent de leur pouvoir. Les règles du « jeu » resteront les mêmes. De nouvelles usines arriveront à Calais – peut-être – et les enfants des licenciés de l’année connaîtront le même sort : embauchés, exploités, licenciés. Parce qu’avec eux, la loi de la république, c’est la loi du plus fort.

Quant à notre Didier Deschamps du beffroi de Calais, on attend de voir la liste de ses sélectionnés. Sans nul doute y aura-t-il dans l’équipe de la nouvelle épopée des élus locaux et des chefs d’entreprises. Mais s’il n’y avait qu’eux, il manquerait la voix des actrices et acteurs principaux : les salariés. L’industrie du coin aurait beaucoup à y perdre, et pourtant tellement à y gagner. 

Valentin De Poorter

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Désindustrialisation de Calais : « La loi doit se durcir », selon Faustine Maliar https://calaislasociale.fr/2024/02/19/desindustrialisation-de-calais-la-loi-doit-se-durcir-selon-faustine-maliar/ Mon, 19 Feb 2024 17:09:57 +0000 https://calaislasociale.fr/?p=3845 On ne s'attendait pas à la voir sur la place d'Armes ce jour-là. Le 10 février, au moment où quelques centaines de personnes se rassemblaient pour dénoncer les fermetures d'usines à Calais, la directrice adjointe du cabinet de Natacha Bouchart, Faustine Maliar, s'est présentée à quelques mètres du camion-sono de la CGT.

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On ne s’attendait pas à la voir sur la place d’Armes ce jour-là. Le 10 février, au moment où quelques centaines de personnes se rassemblaient pour dénoncer les fermetures d’usines à Calais, la directrice adjointe du cabinet de Natacha Bouchart, Faustine Maliar, s’est présentée à quelques mètres du camion-sono de la CGT.

Une présence surprenante alors que la maire de Calais et sa majorité sont régulièrement désignées responsables de la désindustrialisation de Calais par une partie de la classe politique et syndicale. Faustine Maliar, qui est aussi conseillère régionale, répondait en réalité à l’invitation du collectif les femmes des salariés Prysmian Draka Calais qui cherche, depuis sa création, à faire le plein de soutiens politiques. Une stratégie payante pour le collectif qui réussit à peser dans des négociations toujours en cours de leurs conjoints avec la direction du groupe Prysmian.

Un sujet national

Si elle assurait n’être là que pour représenter Natacha Bouchart et ne souhaitait pas faire de politique, Faustine Maliar a tout de même admis que la loi est trop laxiste avec les grands groupes en quête de profits. « La loi doit évoluer, surtout quand le projet final est de faire encore plus de profits, encore plus de bénéfices en délocalisant. Et ça, c’est ce qui est en train de tuer l’industrie en France. Le sujet n’est pas uniquement calaiso-calaisien, il est français. C’est là-dessus que nos responsables politiques nationaux doivent intervenir ».

Malheureusement pour Madame Maliar, le président de son parti, Eric Ciotti, semble bien trop occupé à stigmatiser les étrangers et les salariés qu’il rêve de priver de droit de grève. Tant pis pour Calais, son industrie, son économie et ses salariés.

Valentin De Poorter

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La direction de Catensys annonce 73 suppressions de postes https://calaislasociale.fr/2024/01/18/la-direction-de-catensys-annonce-73-suppressions-de-postes/ Thu, 18 Jan 2024 05:59:00 +0000 https://calaislasociale.fr/?p=3598 C’est l’énième épisode d’une série noire qui n’en finit plus. Ce mercredi 17 janvier, la direction de l’usine Catensys (ex-Schaeffler) a annoncé la suppression de 73 postes dans cette entreprise qui compte 250 salariés. Un coup dur – encore un – pour l’industrie calaisienne, ravagée par les liquidations, les fermetures, les plans sociaux. Cette année, […]

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C’est l’énième épisode d’une série noire qui n’en finit plus. Ce mercredi 17 janvier, la direction de l’usine Catensys (ex-Schaeffler) a annoncé la suppression de 73 postes dans cette entreprise qui compte 250 salariés. Un coup dur – encore un – pour l’industrie calaisienne, ravagée par les liquidations, les fermetures, les plans sociaux.

Cette année, ce ne sont pas moins de 359 licenciements qui ont été annoncés dans les usines calaisiennes, sans compter les sous-traitants :

– Synthexim, 104 licenciés.
– Meccano, 50 licenciés.
– Prysmian-Draka, 82 licenciés.
– Desseilles, 50 licenciés.
– Catensys, 73 licenciés.

Pour dénoncer la désindustrialisation du Calaisis et défendre une autre vision économique et politique du territoire, une grande manifestation est prévue le samedi 10 février à 14 heures, au départ de la place d’Armes et à l’appel de la CGT.

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La CGT appelle à manifester contre la désindustrialisation du Calaisis https://calaislasociale.fr/2024/01/17/la-cgt-appelle-a-manifester-contre-la-desindustrialisation-du-calaisis/ Wed, 17 Jan 2024 06:23:23 +0000 https://calaislasociale.fr/?p=3588 Le samedi 10 février (14 heures, place d’Armes) aura lieu une manifestation contre la désindustrialisation du Calaisis. Un rendez-vous pour dénoncer les fermetures récentes d’usines calaisiennes et les plans de licenciements.

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Le samedi 10 février (14 heures, place d’Armes) aura lieu une manifestation contre la désindustrialisation du Calaisis. Un rendez-vous pour dénoncer les fermetures récentes d’usines calaisiennes et les plans de licenciements. « On veut faire prendre conscience qu’il faut que notre ville retrouve le dynamisme qu’elle avait auparavant. Calais était une ville industrielle » se souvient Éric Lhirondelle, poids lourd de la CGT calaisienne. 

Depuis un an, la liste des usines fermées ou en grande difficulté ne cesse de s’allonger. Synthexim, Meccano, Prysmian-Draka ont (ou vont) fermer. Pendant ce temps-là, Catensys et Desseilles licencient – ou s’apprêtent à licencier – une partie de leurs salariés. Sans compter les sous-traitants, qui ne sont pas sous contrat avec ces entreprises mais qui sont directement touchés par les plans sociaux, ce sont au moins 300 salariés qui ont été (ou seront) mis au chômage en moins d’une année. Un démantèlement de l’industrie calaisienne loin d’être un fait nouveau. 

En effet, à cette liste il faut ajouter les fermetures plus anciennes de Tioxide (2017), Umicore (2005), Lu (2003) ou encore Courtaulds (1990). Sans oublier les nombreux plans sociaux, en particulier dans l’industrie de la dentelle qui représentait à son apogée 31 700 emplois… contre une cinquantaine aujourd’hui. 

« C’est l’industrie qui produit la richesse ! »

Pour la CGT calaisienne, il faut « sauver notre industrie ». « C’est tellement mieux pour un territoire d’avoir une industrie qui produit de la richesse. Il ne faut pas oublier que c’est l’industrie qui produit la richesse ! » défend Éric Lhirondelle. Il développe : « Dans les services, la logistique ou le commerce, ce ne sont pas les emplois qui sont les plus rémunérateurs et qui embauchent forcément le plus de personnes ». Il poursuit : « Quand on a une industrie qui s’implante, elle peut venir avec une centaine de salariés et on sait que pour un emploi industriel créé, c’est 2 à 3 emplois induits ». 

Selon le représentant calaisien de la CGT, il faut « une autre vision économique » pour le Calaisis et enclencher un processus de réindustrialisation du territoire… et ne pas compter sur les usines de Dunkerque pour faire travailler les Calaisiens. Encore moins tout miser sur l’activité touristique. Pour appuyer les revendications de la CGT, mais aussi des salariés et ex-salariés de l’industrie calaisienne, Éric Lhirondelle pourra compter sur des soutiens politiques nationaux : Marine Tondelier (Les Écologistes), François Ruffin (LFI) et Fabien Roussel (PCF) ont déjà confirmé leur présence. 

Vidéo : Pierre Muys
Texte : Valentin De Poorter

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Les salariés d’Alcatel inquiets pour l’avenir de leur entreprise https://calaislasociale.fr/2023/12/08/les-salaries-dalcatel-inquiets-pour-lavenir-de-leur-entreprise/ Fri, 08 Dec 2023 14:05:14 +0000 https://calaislasociale.fr/?p=3421 Mercredi 6 décembre, les salariés se sont rassemblés devant l’usine de fabrication de câble sous marin Alcatel Lucent pour avoir des réponses. En janvier l’entreprise va à nouveau changer de directeur. Ouvriers, techniciens et ingénieurs partagent une même inquiétude : depuis quelque années, des coupes budgétaires impactent la qualité du câble produit à Calais et […]

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Mercredi 6 décembre, les salariés se sont rassemblés devant l’usine de fabrication de câble sous marin Alcatel Lucent pour avoir des réponses. En janvier l’entreprise va à nouveau changer de directeur. Ouvriers, techniciens et ingénieurs partagent une même inquiétude : depuis quelque années, des coupes budgétaires impactent la qualité du câble produit à Calais et les clients de l’entreprise se plaignent. Tirant ainsi la sonnette d’alarme, les salariés demandent aux actionnaires de se ressaisir et de revoir leur mode opératoire.

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Les femmes de Prysmian-Draka : « On existe aussi ! » https://calaislasociale.fr/2023/12/05/les-femmes-de-prysmian-draka-on-existe-aussi/ Tue, 05 Dec 2023 17:37:13 +0000 https://calaislasociale.fr/?p=3402 Le 20 novembre, la direction de l'usine calaisienne Prysmian-Draka annonçait à la surprise générale la fermeture du site au mois de février et le licenciement de tous les salariés, en grande majorité des hommes de plus de cinquante ans. Depuis, leurs conjointes se sont réunies au sein d'un collectif pour faire pression sur la direction du groupe et les pouvoirs publics.

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Le 20 novembre, la direction de l’usine calaisienne Prysmian-Draka annonçait à la surprise générale la fermeture du site au mois de février et le licenciement de tous les salariés, en grande majorité des hommes de plus de cinquante ans. Depuis, leurs conjointes se sont réunies au sein d’un collectif pour faire pression sur la direction du groupe et les pouvoirs publics.

Samedi, leur porte-parole, Sophie Malservet-Agneray, a adressé une lettre ouverte à Emmanuel Macron. « Vous n’êtes pas impuissant comme je le suis, Monsieur le Président » avait-elle interpellé (ci-dessous).

Ce jour-là, Sophie n’était pas seule. Avec elle, autour d’une table, il y avait Ludivine, Anne, Frédérique, Laetitia, Sylvie, Sarah, Maryse, Laura, Sylvie, Delphine et Erika. Pendant un moment, elles ont discuté de ce qu’elles vivent, de ce que leur fait vivre, à elles et leur famille, la direction de Prysmian-Draka. « Ça nous fait du bien, on se sent moins seule » confie l’une d’elle au cours de l’échange. « Et moi, dans la voiture quand il m’a déposée, il m’a dit : merci pour ce que vous allez faire » complète une autre.

Un appel aux femmes du Calaisis

Autour de la table, les femmes de Prysmian-Draka sont prêtes à se battre. « On ne sait pas ce que tout ça donnera, mais on est confiante. Moi j’ai confiance » affirme Frédérique. Et elles n’oublient pas toutes les autres femmes du Calaisis : « On appelle toutes les femmes des salariés licenciés à une mobilisation, à nous rejoindre, à s’exprimer, pour trouver des moyens d’écoute, des lieux de ressource. On sera là pour elles » annonce Sophie Malservet-Agneray. Une main tendue aux femmes, qu’elles soient salariées ou conjointes de salarié.es, de Synthexim, de Meccano, de Catensys et des autres entreprises sinistrées du Calaisis.

Images et montage : Valentin De Poorter et Pierre Muys

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Détresse psychologique chez Prysmian-Draka : les syndicats alertent https://calaislasociale.fr/2023/11/29/detresse-psychologique-chez-prysmian-draka-les-syndicats-alertent/ Wed, 29 Nov 2023 00:43:27 +0000 https://calaislasociale.fr/?p=3295 L’annonce de la fermeture de Prysmian-Draka, aussi violente qu'invraisemblable, n'est pas sans conséquences psychologiques majeures pour les salariés et leurs familles. Des familles que la direction du groupe, dans un geste dépourvu de respect et d’empathie, n’a préparé à rien. Lundi 28 novembre, un salarié de l’usine a tenté de mettre fin à ses jours.

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L’annonce de la fermeture de Prysmian-Draka, aussi violente qu’invraisemblable, n’est pas sans conséquences psychologiques majeures pour les salariés et leurs familles. Des familles que la direction du groupe, dans un geste dépourvu de respect et d’empathie, n’a préparé à rien.

Lundi 28 novembre, un salarié de l’usine a tenté de mettre fin à ses jours.

Pour Grégory Agneray, délégué CGT de l’usine calaisienne, la responsabilité du groupe est patente. D’après l’article du code du travail qu’il cite, « l’employeur est tenu de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé mentale de ses salariés ».

Afin d’encaisser le choc et de pouvoir entamer les négociations dans les meilleures dispositions possibles, les salariés et leurs familles ont demandé un report du Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE) à début janvier.

Une question se pose alors : la direction de Prysmian-Draka se rappellera-t-elle de son obligation légale de respecter la dignité humaine des personnes qu’elle salarie pour engranger ses milliards de bénéfices ? Ou alors les conséquences de cette infraction, dans un autre geste cynique, sont-elles déjà prises en compte dans les totaux de leur tableau comptable ?


Le communiqué


[EDIT] Alors que nous publions cet article Grégory Agneray nous informe que la direction refuse la demande de report : « Refus de la direction du report, ils sont arrivés avec des propositions incohérentes et n’ont visiblement tenu aucunement compte du contexte. Ils veulent aller vite, on l’a bien compris. Nous avons de nouveau avec notre avocat remis nos demandes concernant l’accord de méthode et nous sommes de nouveau en suspension de séances…. S’ils souhaitent mettre le feu à Calais et voir débarquer des bus de salariés a Douvrin, on n’y va tout droit… Et nous n’en sommes qu’à l’accord de méthode et non dans la négociation du reste… »

Pierre Muys et Valentin De Poorter

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Prysmian-Draka : les femmes des salariés réclament le report des négociations https://calaislasociale.fr/2023/11/28/prysmian-draka-les-femmes-des-salaries-reclament-le-report-des-negociations/ Tue, 28 Nov 2023 11:33:30 +0000 https://calaislasociale.fr/?p=3284 Alors qu’une délégation syndicale se rend aujourd’hui sur le site de Douvrin pour démarrer les négociations avec la direction de l’entreprise, un collectif de femmes s’est constitué et réclame le report des négociations au mois de janvier, après les fêtes de fin d'année. « Pour le repos de nos hommes » déclare l’une d’elles.

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Il y a quelques jours, la direction de l’usine Prysmian-Draka de Calais annonçait à la surprise générale la fermeture prochaine du site et le licenciement des 82 salariés, très majoritairement des hommes – 94% des salariés – dont la moyenne d’âge dépasse les cinquante ans. Un immense choc pour les familles à quelques jours des fêtes de fin d’année.

Alors qu’une délégation syndicale se rend aujourd’hui sur le site de Douvrin pour démarrer les négociations avec la direction de l’entreprise, un collectif de femmes s’est constitué et réclame le report des négociations au mois de janvier. « Pour le repos de nos hommes » déclare l’une d’elles.

Bouchart et Bertrand attendus dans l’usine mercredi

Elles ont interpellé la direction de l’entreprise mais aussi les responsables politiques à commencer par la maire de Calais, Natacha Bouchart, et le président de la Région, Xavier Bertrand. Les deux élus sont attendus demain dans l’usine Prysmian-Draka où ils rencontreront les salariés.


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La marche pour les salarié·es de Prysmian-Draka en images https://calaislasociale.fr/2023/11/26/la-marche-pour-les-salarie%c2%b7es-de-prysmian-draka-en-images/ Sun, 26 Nov 2023 12:21:49 +0000 https://calaislasociale.fr/?p=3236 Samedi 25 novembre, plus de 400 personnes ont marché dans les rues de Calais en solidarité avec les salarié⸱es de Prysmian-Draka qui ont appris la fermeture prochaine de leur usine.

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Samedi 25 novembre, plus de 400 personnes ont marché dans les rues de Calais en solidarité avec les salarié⸱es de Prysmian-Draka qui ont appris la fermeture prochaine de leur usine. Un premier rendez-vous réussi qui marque le début d’une longue bataille pour défendre les derniers sites industriels du Calaisis.

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Synthexim : le Calaisis au bord de la catastrophe industrielle https://calaislasociale.fr/2023/09/11/synthexim-le-calaisis-au-bord-de-la-catastrophe-industrielle/ Mon, 11 Sep 2023 10:34:41 +0000 https://calaislasociale.fr/?p=2446 Depuis sa fermeture au mois de juin dernier, l’usine Synthexim est restée telle quelle, avec une quantité phénoménale de produits chimiques laissés sur place. Après deux incidents cet été, la préfecture organisait une réunion publique. Bien loin de rassurer la population, les services de l’État ont décrit une situation désastreuse et ont préparé les esprits à un grave accident industriel.

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Depuis sa fermeture au mois de juin dernier, l’usine chimique Synthexim – classée Seveso seuil haut – est restée telle quelle, avec une quantité phénoménale de produits chimiques laissés sur place par le groupe Axyntis. Après deux incidents cet été, la préfecture organisait une réunion publique le 6 septembre. Bien loin de rassurer la population, les services de l’État ont décrit une situation désastreuse et ont préparé les esprits à un grave accident industriel.

« La situation qui est laissée par l’exploitant n’est pas conforme à ce qu’elle aurait dû être. Et de loin. » annonce d’entrée une intervenante des services de l’État lors de la réunion publique du 6 septembre. Arnaud Depuydt, représentant de la DREAL (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) décrit de son côté « un industriel qui a totalement failli à ses obligations ». Tout au long de la réunion, les intervenants ne retiennent pas leurs coups contre celui qui est désigné responsable de la situation : le groupe Axyntis et son PDG, David Simonnet.

« Je sais, ce n’est pas très rassurant, mais voilà, c’est la réalité »

Immédiatement, le bilan de la préfecture en matière de surveillance et de sanctions est vanté par ses propres services, l’opération de communication se met en place. « Pas moins de 45 visites de contrôle ont été organisées depuis 2020. Pas moins de 24 arrêtés préfectoraux de sanctions ont été émis. Ce site, le site de Synthexim, a fait l’objet d’une mesure de suspension d’activité totale pour le contraindre à s’exécuter dans les mesures que nous lui imposions ». Il faut dire que la préfecture a tout intérêt à assurer ses arrières tant l’état du site industriel est grave.

La veille de la réunion, France 2 consacre un reportage de trois minutes à ce sujet dans son journal de 20 heures. « Il y a un problème de protection de tous ces solvants inflammables parce qu’ils ne sont pas dans des conteneurs hermétiques. C’est presque inouï qu’il n’y ait rien eu de grave sur ce site » explique un ex-salarié au micro de la chaîne publique.

Une situation préoccupante que les services de l’État ne minimisent pas, devant des riverains interloqués. « Il reste beaucoup de produits et de déchets stockés dans différents contenants, dans des bidons, qu’on appelle des GRV » explique Arnaud Depuydt qui décrit le « risque toxique » comme le risque le plus important. Ce qui est à craindre, selon le représentant de la DREAL : « la présence de produits toxiques dans l’environnement » et « en cas d’incendie, des fumées qui pourraient venir impacter l’environnement direct, en sachant qu’il est compliqué de déterminer à l’avance quelle pourrait être la toxicité de ces fumées ». « Alors je sais, ce n’est pas très rassurant, mais voilà, c’est la réalité » souffle-t-il péniblement.

Mais comment se fait-il qu’il y ait autant de produits chimiques entreposés dans cette usine, et en particulier des déchets ? Un ex-salarié, qui souhaite rester anonyme, nous explique : « Avant, on avait notre propre incinérateur à l’usine, on pouvait traiter nous-mêmes les déchets qu’on produisait ». Il poursuit : « On traitait même les déchets d’autres sites industriels, c’était très rentable ». Problème : l’incinérateur a été mis à l’arrêt en 2020 et l’usine a perdu son autonomie dans la gestion de ses déchets. Arnaud Depuydt, qui s’est lancé dans un récit, conclut : « Et c’est donc à partir de cette période que les choses vont commencer à se compliquer, avec une accumulation des déchets dans des conditions non-acceptables ».

« La maintenance de l’incinérateur n’a jamais été assurée »

Devant une commission d’enquête du Sénat, le PDG du groupe, David Simonnet, s’expliquait en mai dernier sur l’arrêt définitif de l’incinérateur : « Un concurrent belge s’est implanté à Dunkerque avec un incinérateur deux fois plus important » a-t-il justifié. L’ouvrier que nous interrogeons rétorque : « Dès l’arrivée du groupe Axyntis en 2013, la maintenance de l’incinérateur n’a plus été assurée comme elle aurait dû l’être, les petits problèmes sont devenus plus gros et l’outil a fini par tomber définitivement en panne ». Depuis l’arrêt de l’incinérateur en 2020, « certains déchets étaient évacués, mais pas tous » constate l’ouvrier de production qui a vu les cuves de produits chimiques s’accumuler partout dans l’usine.

Quelle est aujourd’hui l’état du site industriel ? Selon les ex-salariés interrogés par France 2, plus de 3000 cuves de mille litres contenant des produits chimiques et des déchets toxiques traînent un peu partout dans l’usine, certaines sont percées voire éventrées. Parmi les produits stockés : du chlorure de thionyle et du cyanure de sodium. Selon nos informations, certaines cuves contiennent aussi des solvants comme le méthanol, l’acétone ou le toluène. Des produits inflammables extrêmement dangereux en cas de départ de feu. La liste des produits identifiés dans l’usine n’a pas encore été rendue publique, ni par les mandataires judiciaires, ni par les services de l’État. « On est aujourd’hui en train d’inventorier. Une fois que l’inventaire sera fait, il sera mis à disposition, il sera porté à votre connaissance » indique l’intervenante des services de l’État.

« Le jour où ils vont vouloir déplacer les cuves, elles vont craquer »

La situation est rendue encore plus complexe par la présence de produits chimiques non-identifiés. « Avec le temps, les étiquettes de certaines cuves se sont décollées, on ne sait même pas ce qu’il y a dedans ! » balance l’ex-salarié. Une information confirmée par les services de l’État lors de la réunion du 6 septembre et qui complique encore l’évacuation et le traitement des déchets. Énième problème : la durée de vie des cuves en plastique. En effet, ce type de cuve ne peut généralement pas être utilisé pendant plus de cinq ans s’il contient des matières dangereuses. « Le jour où ils vont vouloir déplacer les cuves, elles vont craquer, et c’est déjà le cas pour certaines » prévient l’ex-ouvrier. Selon La Voix du Nord, l’incident du 17 août est d’ailleurs lié à la fuite d’un produit qui « s’est échappé de son contenant car celui-ci était endommagé ».

Seul point rassurant : l’intervention de l’ADEME, une agence de l’État spécialisée dans ce type de situation. Son rôle ? « Préparer tout un travail de recensement, de préparation de chantier, de définition des prestataires, de séquençage » explique Arnaud Depuydt. « C’est très inhabituel de la faire intervenir aussi tôt » commente l’intervenante des services de l’État qui veut convaincre son auditoire que le site industriel est entre de bonnes mains.

En attendant que le boulot soit fait, les risques d’accidents liés à cette accumulation de produits chimiques sont immenses, d’autant plus pour une usine située en pleine ville. Lors de l’incendie de l’usine Lubrizol de Rouen en septembre 2019, l’accumulation de produits entreposés avait d’ailleurs contribué à la propagation et à l’aggravation de l’incendie : 5000 tonnes de produits chimiques avaient brulé, selon le directeur de la DREAL de Normandie, cité par un rapport d’information parlementaire. La catastrophe avait conduit à des évolutions réglementaires, visant notamment la limitation du stockage de liquides inflammables et combustibles sur les sites industriels. Sur ce sujet, la préfecture du Pas-de-Calais a averti et mis en demeure les dirigeants de l’usine Synthexim dès 2019, sans que ces injonctions ne soient suivis d’effets réels, et ce jusqu’à la liquidation judiciaire. Niveau efficacité des services de l’État, on a vu mieux.

Produire jusqu’au bout plutôt que nettoyer et mettre en sécurité

Y a-t-il eu une mise en sécurité du site avant sa fermeture ? Si l’état du site industriel semble s’être dégradé avec les années, les dernières semaines d’activité de l’usine Synthexim posent question. En effet, la liquidation judiciaire a été prononcée le 3 mai 2023, mais au terme de négociations entre la direction du groupe et les représentants des salariés, un accord est trouvé pour maintenir l’activité du site pendant un mois pour terminer les produits en production et honorer les commandes en cours. Pendant cet ultime mois d’activité, il n’est donc pas question de nettoyage, mais de production.

L’ex-salarié que nous interrogeons explique : « On a produit jusqu’à la fin. Une fois que les produits ont été terminés, les machines ont été rincées et inertées. Mais elles n’ont pas été nettoyées en profondeur comme elles auraient dû l’être. » L’ex-salarié interrogé dans le reportage de France 2 abonde dans ce sens : « Normalement il y a une procédure, les appareils auraient dû être lavés avec du solvant, et ensuite dégazés : on porte à ébullition pour nettoyer la verrerie et les tuyaux. Rien de cela n’a été fait. »  a-t-il révélé. Le groupe Axyntis est-il ainsi responsable de négligences dans la mise en sécurité du site ? Pour les services de l’État, contraints d’engager des « moyens exceptionnels pour suppléer la carence de l’exploitant », la réponse semble claire.

Une action en justice contre le groupe Axyntis ?

Pour autant, quand la question est posée aux représentants de l’État d’une éventuelle action en justice contre le groupe Axyntis et son PDG – pour le contraindre, a minima, de payer la mise en sécurité voire la dépollution du site –, ceux-ci bottent en touche, se contentant d’expliquer que le procureur de la République a toutes les informations à sa disposition pour ouvrir, s’il le souhaite, une enquête judiciaire. Une curieuse passivité – de façade, espérons-le – pour les services de l’État qui ont pourtant passé près de trois heures à rendre compte de la défaillance du groupe Axyntis. Un groupe qui a laissé, dit encore le représentant de la DREAL, un site « dans un état totalement non-conforme à la réglementation ».

Pourtant, la loi prévoit bien que le représentant de l’État dans le département – c’est-à-dire le préfet – puisse saisir le tribunal pour « mettre à la charge de la société mère tout ou partie du financement des mesures de réhabilitation du ou des sites en fin d’activité. » d’après le cabinet d’administrateur judiciaire AJ Up. Seule condition : « faire établir l’existence d’une faute caractérisée commise par la société mère ». Une tâche qui ne semble pas insurmontable compte tenu de l’état désastreux dans lequel a été laissé l’usine Synthexim au lendemain de sa liquidation judiciaire.

Sur la question d’éventuelles poursuites judiciaires, ça flotte aussi du côté du mandataire judiciaire, me Pierre-François Rouhiet : « Aujourd’hui, on a besoin du groupe […] pour nous accompagner sur un certains nombre de choses pour la mise en sécurité du site » explique-t-il. « Après se posera effectivement la question de la responsabilité du groupe dans cette situation. […]. Ces questions-là vont nécessairement prendre des années. Aujourd’hui, on n’est pas dans ce temps-là » balaie-t-il.

C’est le journaliste du journal Nord Littoral, Édouard Odièvre, dans son article paru au lendemain de la réunion publique, qui trouve les mots justes pour décrire cette situation déroutante : « Persiste alors ce sentiment d’un État à la fois lucide et impuissant, face à un industriel certain de son impunité… ».

Les riverains la boule au ventre, l’État le boulet au pied

Lors de la réunion publique du 6 septembre, les services de l’État ont soigné leur communication, proposant aux riverains le ton de la franchise – avaient-il le choix, dépassés par les incidents et la médiatisation ? Après la catastrophe de Lubrizol à Rouen, la communication confuse de l’État avait conduit à une importante fracture avec la population. Cette fois-ci, l’État s’applique et ne veut surtout pas donner l’impression de cacher quoi que ce soit, quitte à admettre son ignorance. Si toutes les questions n’ont pas reçu de réponse lors de cette première réunion publique, si la transparence promise par la préfecture n’est pas absolue, aucun riverain n’est reparti sans savoir qu’il est désormais le voisin d’un site industriel quasiment hors de contrôle.

C’est ainsi que l’État, qui n’a rien à promettre et doit se contenter de « peut-être », n’a plus qu’a rassurer sa population en la préparant au pire. « On aura un petit film [ci-dessous] qui vous présentera les mesures à mettre en place en cas de risque, parce qu’on ne se trompe pas, c’est bien pour cela qu’on est là aujourd’hui. » avaient annoncé les services de l’État en début de réunion. 

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La priorité est évidemment à la mise en sécurité du site et de tout ce qui l’entoure, le temps viendra néanmoins où les questions devront se poser : l’État a-t-il fait suffisamment ? L’État avait-il seulement les moyens de faire mieux face à un industriel insolent qui ne répond pas à ses mises en demeure ? Car c’est bien la question qui doit se poser, celle de l’impuissance d’un État qui dit veiller, mais qui se fait lamentablement balader. Après Lubrizol, la règlementation avait évolué rapidement. Espérons qu’il n’y ait pas besoin, cette fois-ci, qu’un nuage toxique survole Calais pour voir l’État, ses représentants, ses élus et ses citoyens se mobiliser, chacun avec leurs moyens, pour changer les règles d’un jeu qui a trop duré.

Valentin De Poorter

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