1er octobre : Cette colère salariale qui ne faiblit pas

Le 1er octobre, devant l’hôpital de Calais, un large rassemblement interprofessionnel a eu lieu pour répondre à l’appel des confédérations syndicales. Personnels hospitaliers, enseignants, cheminots, travailleurs de l’énergie, de l’éducation, retraités… tous unis dans une même colère contre le démantèlement du service public orchestré par Emmanuel Macron et son gouvernement minoritaire. Ce rassemblement, organisé devant l’hôpital, défend ce qu’il reste de nos conquis sociaux et revendique de meilleures conditions de travail.

Une colère partagée dans tous les secteurs

Olivier Carraud, enseignant au lycée Léonard de Vinci, présent sur place, résume bien l’enjeu : « Les problèmes que rencontrent les hospitaliers, c’est les mêmes que chez nous : manque de personnel, salaires gelés, et moyens dérisoires. » Ce diagnostic est partagé dans tous les secteurs : les classes surchargées dans l’éducation, le manque de moyens dans la santé ou encore les attaques incessantes contre l’énergie. La réalité est claire : tout est fait pour affaiblir les services publics au profit des grandes entreprises du CAC 40 et des intérêts privés. « L’argent public est détourné pour subventionner les capitalistes et maintenir leurs profits », rappelle l’enseignant syndiqué chez SNES-FSU.

Séverine Vasseur, secrétaire générale de la CGT à l’hôpital de Calais, pointe du doigt le même constat : la casse du service public, elle, ne s’arrête jamais. À l’hôpital, « la tête est sous l’eau ». Elle dénonce un gouvernement sourd aux besoins criants des soignants : « On est déjà lourdement endettés, et il n’y a aucun investissement prévu, ni dans les infrastructures, ni dans les salaires. » Alors que le budget de la Sécurité sociale est en train de se faire découper en morceaux sous les menuiseries parisiennes, le personnel hospitalier continue de tenir tant bien que mal, en dépit des conditions de travail de plus en plus précaires.

NOUVEAU front interprofessionnel

Mais cette journée ne portait pas uniquement sur les revendications sectorielles. Ce qui fait la force de ce rassemblement se trouve dans son caractère interprofessionnel : des cheminots, des soignants, des enseignants, des agents portuaires, tous unis par une même volonté de résister. « Ça fait chaud au cœur de voir autant de monde aujourd’hui. On pensait pas que ça allait être aussi beau », confie Séverine. Ce sursaut est d’autant plus nécessaire que l’Assemblée nationale et le gouvernement, menés par une poignée de députés, imposent une politique de destruction systématique.

Cette mobilisation montre que la colère n’est plus isolée, qu’elle traverse toutes les professions. Que ce soit dans le public ou le privé, chacun subit les mêmes attaques, les mêmes réductions de moyens, et voit ses conditions de travail se dégrader. « Ce qu’il faut, c’est que les salariés, du public comme du privé, prennent conscience de leur force et se mobilisent ensemble », affirme Olivier.

Reste à faire de ce rassemblement un début. Si une seule journée ne suffira pas à faire reculer le gouvernement, elle montre que l’unité interprofessionnelle est une force à ne pas sous-estimer. Face à des politiques qui affaiblissent les services publics et détériorent les conditions de travail, il devient indispensable de renforcer les liens entre les différents secteurs, publics comme privés.

La mobilisation d’aujourd’hui démontre qu’un front salarial peut se constituer autour de revendications communes, et qu’il est possible de porter des voix collectives pour défendre l’avenir de nos métiers et nos droits sociaux. C’est dans la continuité de ces actions, et à travers le dialogue interprofessionnel, que pourront émerger des solutions concrètes. Seul obstacle et pas des moindres : y croire.

Pierre Muys.