A l’occasion de la journée internationale de la lutte pour les droits des femmes et des minorités de genre, le Collectif Féministe Calais et le Refugee Women’s Centre ont organisé un rassemblement sur la place d’Armes pour parler de la situation des femmes en exil et des femmes victimes de la guerre à Gaza.
Le Collectif Féministe de Calais a rejeté toute tentative d’opposer les femmes entre elles. Les prises de parole ont honoré toutes les femmes, celles en exil, celles du collectif de Prysmian-Draka, ou encore les femmes victimes de la guerre.
« La lutte féministe est la lutte contre les violences sociales, morales, physiques et politiques. »
Sandra, membre du Collectif Féministe de Calais
Le collectif a dénoncé toutes les formes de domination et d’exploitation, qui se perpétuent au travers d’un seul et même mécanisme, et qui sont le symptôme d’une société malade.
Une société malade qui réduit drastiquement le budget pour lutter contre les Violences Sexistes et Sexuelles (VSS) tout en investissant deux milliards d’euros dans le développement de l’intelligence artificielle de l’armée, comme l’a souligné une citoyenne lors de la prise de parole libre :
« Le budget pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles (VSS) a été réduit de sept millions d’euros. Beaucoup d’associations réclament deux milliards d’euros pour la prévention, l’éducation et la lutte contre ces violences. Nous attendons ces deux milliards. En attendant, le gouvernement prévoit deux milliards pour la création d’une agence visant le développement de l’intelligence artificielle dans l’armée. »
Le corps des femmes
Bien que le droit à l’IVG soit aujourd’hui inscrit dans la Constitution, la lutte pour le droit des femmes à disposer de leur corps est loin d’être acquise. Le gouvernement macroniste a annoncé la nécessité de réarmer le pays par la natalité, à l’exception de Mayotte, où la stérilisation a été proposée aux jeunes femmes mahoraises, pauvres et non-blanches, nous renvoyant aux années 70 et aux milliers d’avortements et de stérilisations forcées sur les femmes réunionnaises.
Le corps des femmes est aussi une arme de guerre. Le viol est devenu un outil systémique d’humiliation et d’intimidation depuis le XXème siècle.
Le droit de vivre
Quatorze femmes sont mortes à la frontière franco-britannique depuis 2007, dont récemment la petite Roula, qui avait seulement sept ans. Voici leurs noms :
- Louan Beyene, 7 juillet 2007
- Glara, 25 février 2009
- Une vietnamienne anonyme, 12 août 2012
- Sara, 20 octobre 2014
- Lebiba, 29 juin 2015
- Ganet, 24 juillet 2015
- Nawall, 15 octobre 2015
- Samraurt, 12 juillet 2016
- Mawda Shawri, 17 mai 2018
- Aleksandra, septembre 2020
- Khazal Ahmed Khidir et ses filles Hadya et Hasti, 21 octobre 2021
- Wudase, 26 septembre 2023
- Mulu, 22 novembre 2023
- Roula, 3 mars 2024
70 % des victimes du génocide à Gaza sont des femmes et leurs enfants, représentant, soixante-trois femmes tuées chaque jour.
La résistance des femmes vise à préserver la terre, les corps, et la vie. Lutter pour le droit des femmes, c’est affronter le patriarcat et le racisme coloniale.
Un vide dressing solidaire a également été organisé par la Fabrique Coopérative Calaisienne à La Timbale. Les fonds récoltés ont été donnés à l’association Refugee Women Centre, soutenant les femmes et les familles exilées de Dunkerque et de Calais.
Article et vidéo : Jade Lamalchi
Montage : Pierre Muys