Les salariés de Prysmian-Draka bloquent leur usine

, ,

Depuis la fin du mois de novembre, les syndicats de Prysmian-Draka négocient avec leur direction pour obtenir les meilleures conditions de départ pour les salariés. Ceux-ci ont brutalement appris la fermeture de leur usine le 20 novembre dernier. Une délocalisation à peine dissimulée : dans le même temps, l’usine roumaine de Slativa, détenue elle aussi par le groupe Prysmian, augmente ses capacités de production. Jusque-là, même si elles s’éternisaient, les négociations se passaient plutôt convenablement. Jusqu’au jour ou les syndicats ont exigé que soit évoqué le sujet de l’indemnité supra-légale.

Quand une entreprise ferme un site de production pour des raisons économiques, les salariés reçoivent obligatoirement une indemnité de licenciement, calculée selon des critères spécifiques prévus par le Code du travail. En plus de cette indemnité légale de licenciement, il existe l’indemnité supra-légale qui n’a rien d’obligatoire et qui est le fruit de négociations entre les représentants des salariés et la direction.

Faire payer le groupe Prysmian

Compte tenu des circonstances de la fermeture de l’usine calaisienne dont les bénéfices ont explosé l’année dernière (+400% pour atteindre 5,4 millions d’euros), et considérant la puissance du groupe Prysmian qui enregistre des bénéfices de 1,6 milliard d’euros en 2023 et prévoient d’atteindre les 2 milliards en 2027, les syndicats calaisiens ont décidé de faire payer la multinationale pour le préjudice subi.

Leur demande : une indemnité de 100 000 euros par salarié, plus 3000 euros par année d’ancienneté. La direction du groupe n’a rien voulu entendre et a quitté la table des négociations mercredi matin, avant d’y revenir dans l’après-midi avec une proposition qui a révolté les syndicats : 10 000 euros par tête. Et puis c’est tout.

Une assemblée générale pour décider de la suite

Ce matin, dès 6 heures, les salariés ont donc décidé d’engager un rapport de force avec la direction du groupe Prysmian en bloquant leur usine, les matières premières et des machines toutes neuves.

Une assemblée générale est prévue aujourd’hui, jeudi 22 février, avec l’ensemble des salariés et leurs avocats pour déterminer ce que sera la suite du mouvement.

Reportage : Pierre Muys
Texte : Valentin De Poorter