Dentelle de Calais : « On nous a laissé crever ».

Les annonces de plans sociaux s’enchaînent à Calais. Alors que nous nous rendions le 1er décembre à la Bourse du travail pour réaliser un nouveau point sur l’industrie de la dentelle avec Marc Picout, secrétaire générale de l’Union Textile CGT, celui-ci nous annonce à notre arrivée qu’un nouveau plan social chez Desseilles entraînera prochainement le licenciement de 54 des 87 salariés restants dans l’entreprise. « Une hécatombe » répétera le syndicaliste tout au long de cet entretien, tandis que commencera le 21 décembre le seizième plan social de sa carrière.

« On est tombé sur le cul quoi »

Moi c’est Marc, Marc Picout. Je suis délégué syndical chez Desseilles, ex Noyon, ex Darquer. Je suis un ancien salarié de chez Darquer. On avait été racheté par Noyon en 2006… Dans le contexte actuel, la dentelle de Calais, c’est une hécatombe.

Hier, on nous avons eu une réunion et on annonce un plan social pour la fin de l’année.

On avait été assigné au tribunal de commerce de Boulogne sur Mer le 25 septembre et suite à cela, on a été mis en redressement judiciaire. Donc, comme partout, nous avons eu un mandataire judiciaire. Notre patron actuel, monsieur Cochet, avait un plan pour conserver l’entreprise. Mais ce plan a capoté parce que l’administrateur judiciaire a vu que ça n’est pas allé sur les bons rails on va dire.

Un appel d’offres a été lancé le 5 novembre qui s’est terminé le 29 novembre à 18 heures. Suite à cela, nous avons eu une réunion hier en CSE, donc réunion extraordinaire pour pouvoir discuter des potentiels repreneurs… Et donc aucun repreneur et à la grande surprise, c’est notre patron qui a fait un appel d’offre… Avec Soltiss de Caudry et Darquer et Mery qui appartient aussi au groupe.

On est tombé sur le cul quoi… Parce qu’on est en redressement judiciaire et le seul qui fait un appel d’offres, c’est notre patron. Et on a survolé un peu son appel d’offres – ce sera officiel à partir du 11 décembre – et ce qui nous a fait encore plus mal, c’est qu’il nous annonce un plan social sur 87 personnes et en licencie 54.

Donc en gros, on va rester entre 32, 33 personnes. Alors là, c’était l’hécatombe. Donc ce qu’on se demande – lorsqu’on aura les documents sous les yeux parce qu’aujourd’hui on n’a rien d’officiel, on a eu une réunion extraordinaire – c’est ce qu’on va devenir. Parce que même s’il reste 32 personnes, je me demande comment on va faire pour travailler.