« Il va falloir perdre des journées pour gagner des années »

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Toujours déterminés à faire reculer le gouvernement, les syndicats se sont réunis ce lundi 13 février à la bourse du travail pour préparer la suite de la mobilisation dans le Calaisis.

Les dates à retenir

  • Jeudi 16 février, 9h30 : manifestation au départ de la Place d’Armes. Le cortège empruntera un nouveau parcours : depuis la Place d’Armes, les manifestants prendront la direction de la rue Mollien, puis la rue de Phalsbourg, l’avenue Louis Blériot, la rue de Vic et le boulevard Jacquard jusqu’à la Place d’Armes.
  • Vendredi 3 mars, 17h30 : retraite aux flambeaux devant la mairie de Calais.
  • Mardi 7 mars : très grande journée de mobilisation. Les syndicats appellent à « mettre la France à l’arrêt » .

La mobilisation reste stable

Avant d’évoquer les suites à donner au mouvement, les syndicats ont fait le bilan de la mobilisation de la semaine dernière. « L’État a mis en danger de mort les camarades et les forces de l’ordre. » accuse Éric Merlin, secrétaire générale de l’union locale de la CGT. L’événement en question est l’opération escargot du 7 février. La préfecture avait alors demandé aux manifestants de laisser une voie libre sur l’autoroute pour permettre aux autres véhicules de passer. Une absurdité selon les syndicalistes. L’accident avait été évité de peu avec un camion qui avait frôlé les véhicules des opposants à la réforme des retraites.

Côté cortège, l’intersyndicale s’est réjouie d’une mobilisation qui reste stable. « Samedi, c’est une autre population qui était là et qui nous soutient entièrement » commente Claude Rambour (FO).

« Il faut que la peur change de camp »

« Le 7 mars, c’est la date butoir, c’est là que ça va commencer à taper dans le dur » prévient Éric Merlin. Il poursuit : « Il va falloir perdre des journées pour gagner des années » , invitant la population du Calaisis à débrayer massivement le 7 mars. « Il faut que la peur change de camp, commente Éric Lhirondelle (CGT), si seulement on arrive à mettre une pression suffisamment forte sur l’économie, notre meilleur allié sera le Medef. »

Pour l’instant, les syndicats ne font pas de grande annonce sur la mobilisation du 7 mars. « On veut conserver l’effet de surprise » confient les acteurs, « et structurer tout cela au mieux pour éviter tout débordement, ce qui est le cas aujourd’hui malgré le nombre de manifestants » commente Luc Berdin (CFDT).

Le député P.H. Dumont interpellé

« Il faut se dire une chose, c’est que les députés sont élus par le peuple, et qu’ils fassent bien attention à ce qu’ils vont faire parce que les Français n’oublieront pas » prévient Hervé Caux (CGT). « Il va peut-être falloir qu’ils se mettent un petit peu du plomb dans l’aile et venir voir comment les gens bossent ! » réplique Éric Merlin.

« Moi j’ai un régime spécial, je suis cheminot, lance Jérôme Mignien (CGT Cheminots), et j’invite mon député Pierre-Henri Dumont (LR), qui lui aussi a un régime spécial, a venir travailler avec nous en maintenance de matériel pour réparer des TER. On verra comment ça se passe, mais je ne suis pas sûr qu’il soit gagnant au change. Il y a pas de problème, il peut faire un « vis ma vie » avec moi pendant une journée » .

Reportage vidéo : Pierre Muys.
Texte : Valentin D.