La mairie de Calais échoue à interdire la Grande Marche solidaire !

Hier soir, la mairie de Calais, par la voix de Natacha Bouchart, a pris un arrêté municipal interdisant la tenue de la marche solidaire initialement validée par la préfecture du Pas-de-Calais, après des ajustements de parcours. Ce revirement soudain illustre une fois de plus l’acharnement de la majorité municipale contre toute initiative solidaire et citoyenne.

L’arrêté, signé par Natacha Bouchart, repose sur deux arguments principaux. D’un côté, le lieu de départ de la manifestation, prévu sur la digue Gaston Berthe, et les prises de parole qui devaient s’y tenir, auraient été annoncés « sans autorisation d’occupation du domaine public ». Une justification administrative qui masque mal une volonté politique d’étouffer les voix dissidentes. D’un autre côté, la mairie évoque la nécessité de « prévenir les troubles susceptibles d’être engendrés par cette manifestation », ajoutant que les forces de l’ordre seraient insuffisantes pour garantir la sécurité de l’événement.

Ces arguments sont loin d’être convaincants. D’une part, la préfecture, représentant direct de l’État, avait validé la marche après discussion avec le collectif organisateur et ajustement du parcours. D’autre part, l’idée d’un manque de moyens policiers, dans une ville où les dispositifs sécuritaires sont pourtant régulièrement déployés avec zèle, semble bien peu crédible. Cet arrêté apparaît donc davantage comme une tentative d’empêcher toute expression publique de solidarité envers les exilés, jugée « stigmatisante pour Calais » par une mairie qui préfère occulter les réalités du territoire.

Enfin, cet acte marque une nouvelle offensive contre les initiatives qui ne s’alignent pas avec la politique municipale, tout en cherchant à renvoyer la responsabilité de l’encadrement à l’État. Une stratégie qui ne fait que confirmer le refus constant de la majorité municipale de dialoguer avec les acteurs associatifs et citoyens engagés dans l’abolition de toute politique meurtrière à la frontière.

La sous-préfecture, en tant qu’autorité compétente, a confirmé hier soir aux organisateurs de la Grande Marche qu’elle maintenait en tant qu’autorité compétente son autorisation de la manifestation. En parallèle, les organisateurs ont déposé un référé-liberté (un recours en urgence) pour demander l’annulation de l’arrêté municipal. Ce recours sera examiné en audience dès ce matin.


Bref, la manœuvre municipale est mise en échec et la grande marche contre les politiques mortifères aura bien lieu !