On ne s’attendait pas à la voir sur la place d’Armes ce jour-là. Le 10 février, au moment où quelques centaines de personnes se rassemblaient pour dénoncer les fermetures d’usines à Calais, la directrice adjointe du cabinet de Natacha Bouchart, Faustine Maliar, s’est présentée à quelques mètres du camion-sono de la CGT.
Une présence surprenante alors que la maire de Calais et sa majorité sont régulièrement désignées responsables de la désindustrialisation de Calais par une partie de la classe politique et syndicale. Faustine Maliar, qui est aussi conseillère régionale, répondait en réalité à l’invitation du collectif les femmes des salariés Prysmian Draka Calais qui cherche, depuis sa création, à faire le plein de soutiens politiques. Une stratégie payante pour le collectif qui réussit à peser dans des négociations toujours en cours de leurs conjoints avec la direction du groupe Prysmian.
Un sujet national
Si elle assurait n’être là que pour représenter Natacha Bouchart et ne souhaitait pas faire de politique, Faustine Maliar a tout de même admis que la loi est trop laxiste avec les grands groupes en quête de profits. « La loi doit évoluer, surtout quand le projet final est de faire encore plus de profits, encore plus de bénéfices en délocalisant. Et ça, c’est ce qui est en train de tuer l’industrie en France. Le sujet n’est pas uniquement calaiso-calaisien, il est français. C’est là-dessus que nos responsables politiques nationaux doivent intervenir ».
Malheureusement pour Madame Maliar, le président de son parti, Eric Ciotti, semble bien trop occupé à stigmatiser les étrangers et les salariés qu’il rêve de priver de droit de grève. Tant pis pour Calais, son industrie, son économie et ses salariés.
Valentin De Poorter