Quand un collectif de femmes d’ouvriers licenciés s’offre Yann Arthus-Bertrand

« On m’a suggéré de vous contacter… » C’est par ces quelques mots hésitants que Sophie, coordinatrice du collectif « Les femmes des salariés licenciés Prysmian-Draka Calais » s’est lancée dans un courriel tard le soir à destination du photographe à là renommée internationale Yann Arthus-Bertrand. « J’ai vu dans le journal des Hauts-de-France que vous allez oeuvrer prochainement dans la région… poursuit-elle, on me dit que parfois vous entendez la parole des femmes.« 

Réponse affirmative et immédiate de l’auteur du best seller « La Terre vue du ciel » qui leur donne aussitôt rendez-vous quelque jours plus tard dans son studio itinérant pour participer à son projet monumental « Les Français » : une collecte d’images simples sur fond de toile de jute, « un véritable portrait social de la France » peut-on lire sur le site de l’artiste.

C’est ainsi qu’une délégation d’une douzaine de personnes du collectif s’est rendue à Marcq-en-Baroeul. « On a emporté avec nous les portraits de celles qui ne pouvaient pas faire le déplacement » précise Sophie soucieuse d’intégrer le plus de personnes possible dans un cliché qui fera certainement le tour du monde.

Une fois la séance terminée, applaudissements nourris de la centaine de personne présente dans le grand atelier du photographe : « Ces applaudissements furent un moment très émouvant… c’est du soutien, et de la reconnaissance. Tout cela nous encourage à poursuivre notre action » retiendra Lise. Sylvie qui fait également partie du collectif abonde : « C’est de la visibilité pour le collectif et nos époux licenciés. Plus personnellement, je suis vraiment touchée qu’un si grand photographe soit sensible à notre démarche. »

Un nouvelle démonstration de force pour ce collectif de femmes bien déterminées à ce que le combat de leurs conjoints résonnent partout en dehors du huis clos des réunions juridiques qu’imposent le Plan de Sauvegarde de L’Emploi de l’entreprise Prysmian-Draka Calais.

Pour rappel :

  • 80 licenciements directs.
  • 50 d’emplois sous-traitants supprimés
  • 5,4 millions de bénéfices pour le seul site de Calais entre Janvier et Octobre 2023. (montant en attente de validation du commissaire aux comptes).