Roger Poyé, l’architecte calaisien

Avant une seconde conférence consacrée à l’architecte Roger Poyé, organisée par l’association EPAC (Environnement et PAtrimoines du Calaisis) – dans le cadre du Printemps de l’art déco à Calais –, retour sur la première table ronde avec Emmanuelle Villaneau et Magali Domain.

Captation de la conférence autour de l’architecte Roger Poyé, organisée le 21 avril 2023 par l’EPAC

Roger Poyé est un très grand architecte calaisien. Si cela semble de plus en plus incontestable ces derniers jours, c’est grâce à l’équipe municipale et son superbe travail de démolition patrimoniale, inauguré à l’été 2020 par la pulvérisation de la chapelle Poyé, rue des soupirants. À l’époque, Natacha Bouchart assume :

« On est face à une habitation qui n’intéresse personne depuis trente ans, qui en regardant la façade n’a aucune valeur ajoutée, contrairement à d’autres bâtiments de cet architecte. […] La maison est en train de s’écrouler et vous allez demander à un bailleur social sur une valeur de 50 000 euros de mettre 300 ou 400 000 euros pour tenir une façade dont ne sait même pas si elle va tenir parce que pour reconstruire derrière il va falloir de l’ingénierie au niveau des entreprises qui va couter de façon supérieure. On parle bien de logements sociaux… Moi je suis désolé…« .

Natacha Bouchart, lors du conseil municipal du 4 juin 2020.

Écouter les murs

Grâce à cette politique urbaniste visionnaire est née l’association EPAC (Environnement et PAtrimoines du Calaisis). Un collectif associatif citoyen qui persiste à rester à l’écoute des récits que savent transmettre nos murs anciens. C’est pour cette raison que, trois ans plus tard, a germé dans les décombres de la chapelle le « Printemps de l’art déco », festival en trois actes dédié à la réhabilitation de l’œuvre de l’architecte d’après-guerre qui dessina la bourse du travail de la Place Crévecoeur, l’école du P’tit Quinquin ou la maternité de la rue Verte.

Les rues et boulevards de Calais traversent une vingtaine d’oeuvres architecturales de Roger Poyé

Entre une exposition à l’office du tourisme, des balades commentées axées sur le foisonnant patrimoine Art déco calaisien, L’EPAC propose un cycle de tables rondes pour revenir de manière plus précise sur la vie et l’œuvre d’une des personnalités les plus talentueuses et passionnantes que compte l’histoire calaisienne du siècle dernier.

Une richesse esthétique foisonnante

Avant la prochaine conférence du vendredi 26 mai à 14h30, nous vous proposons un replay de la première première table ronde qui eu lieu le 21 avril dernier. Edith Lhomel, présidente de L’EPAC y convia Emmanuelle Villaneau, architecte et arrière petite nièce de Poyé pour raconter l’urbaniste calaisien en artiste total, dont le travail enveloppa autant l’extérieur des bâtiments, que le moindre détail du mobilier intérieur (il dessina jusqu’aux bancs des petits élèves de l’école du P’tit Quinquin). Une richesse esthétique foisonnante renforcée par l’accompagnement au travail de noms aussi illustrent que ceux des décorateurs Paule et Max Ingrand, du sculpteur Robert Coin, ou encore de Louis barillet, un des plus talentueux maitres verriers que connu le pays lors de la première moitié du siècle dernier.

Une intervention suivie par celle de Magali Domain, historienne du calaisis qui revient sur le contexte d’œuvres que les guerres et la crise de 29 laissèrent soit à l’état de croquis (tel qu’un ambitieux projet de Front de mer balnéaire néo régionaliste) soit détruit (La première capitainerie) ou enfin à reconsidérer d’un autre œil aujourd’hui (toiture ondulée des bâtiments de la friche Brampton).

*

Prochaine conférence vendredi 26 mai 14h30 à l’auditorium du musée des beaux arts avec François Descamps, (professeur de l’histoire de l’art) et Anita Leurent (guide conférencière) pour se pencher sur les influences et échos de l’œuvre de Roger Poyé.

Pierre Muys.