Le 2 mai, le tribunal de commerce d’Orléans se prononcera sur l’avenir de l’usine calaisienne Synthexim. Selon les informations de La Voix du Nord, le principal candidat à la reprise, un groupe italien, s’est désisté.
Il y a 10 ans, en 2013, l’usine – qui s’appelait encore Calaire Chimie – connaissait déjà un traumatisme : 110 des 197 salarié.es étaient licencié.es. L’usine avaient été occupée pendant plus de trois semaines.
Cette fois-ci, ce sont une centaine de salarié.es qui sont concerné.es.
Une usine historique
L’histoire de Calaire Chimie a commencé en 1876. Cette année-là, le chimiste Georges de Laire fonde sa société spécialisée dans les corps odorants de synthèse. Une première usine voit le jour à Paris, rue Saint-Charles.
C’est en 1905 que la société, « Les Fabriques de Laire », achète un terrain à Calais et y construit une usine. Le jeux de mots est vite trouvé : l’usine s’appellera « Calaire Chimie ». Dans les années 1960, près de 350 personnes travaillent dans l’usine calaisienne.
Calaire Chimie, marionnette des grands groupes depuis 30 ans
Dans les années 1980, de grands groupes internationaux en recherche de profits se constituent. Les moyennes entreprises comme Calaire Chimie ne peuvent plus faire face. L’usine est rachetée une première fois par les laboratoires Delagrange.
En 1991, Calaire Chimie est à nouveau vendue, cette fois-ci à Synthélabo, filiale de… L’Oréal. Un an plus tard, en 1992, Synthélabo se débarrasse de Calaire Chimie et revend l’usine au groupe belge Tessenderlo.
En 2012, Tessenderlo se désengage et revend l’usine à un fond d’investissement allemand (ICIG)… qui l’abandonne un an plus tard. Un repreneur est alors trouvé, il s’appelle Axyntis. Ses conditions pour reprendre l’usine : la suppression de 110 postes sur 197.
En 2022, le groupe Axyntis lâche à son tour l’usine et sa centaine de salarié.es. Cette fois-ci, il semble bien qu’il n’y ait plus de repreneur.
La fin d’une farce capitaliste de 30 années. Sauf retournement de situation, l’usine Synthexim sera liquidée le mardi 2 mai, lendemain de la Fête des travailleuses et travailleurs.
Valentin D.