Aérodrome de Marck 500 000 euros d’argent public pour faire voler les jets des « ultras riches » ?

Le 15 décembre, les élus de la communauté d’agglomération Grand Calais Terres et Mers ont accordé une « subvention d’équilibre » de 500 000€ à l’aéroport de Marck. L’équipement « ne peut être financé par ses seuls tarifs » s’est désolé, devant l’assemblée, Michel Hamy, premier vice-président de l’agglo. ​ La mesure n’a pas convaincu l’élu d’opposition Jean-Pierre Moussally (EELV) : « Il s’agit d’équilibrer les comptes d’un équipement qui bénéficie très majoritairement aux personnes qui ont les moyens de se payer un jet privé, à savoir les ultra-riches. » ​ Chiffres à l’appui, l’élu écologiste explique que les trois quarts du carburant ​ distribués à la pompe de l’aéroport de Marck est un kérosène destiné aux jets. Jean-Pierre Moussally s’interroge : ce carburant est-il déversé dans les réservoirs de jets privés ? Les élus de l’agglomération s’apprêtent-ils à verser 500 000 euros d’argent public pour permettre aux plus riches de poser leurs jets privés dans le coin ? ​ L’histoire aurait pu s’arrêter là sans la réponse lunaire de la présidente de l’agglomération et maire de Calais, Natacha Bouchart. Sans ciller, elle demande à l’élu écologiste de revoir son vocabulaire et conteste le terme « ultra-riches ». « Ce sont des gens, des hommes, des femmes, des humains… donc votre classification… si vous pouviez la mesurer quand vous parlez d’un être humain. » L’auditoire, peu habitué à de tels discours sur la dignité humaine de la part de Natacha Bouchart, reste silencieux. Du reste, l’élue s’engage à se renseigner sur l’usage de l’aéroport mais refuse de partager les noms de ceux qui y poseraient leurs jets : « car on ne voudrait pas que… si il y a des personnes que vous considérez comme plus méprisables que d’autres… qu’elles aient des problèmes ». ​ V.