À Calais et sur le littoral, la jeunesse est une force vive, engagée dans ses études, mais aussi dans des luttes sociales. Avec près de 3 000 étudiants à Calais, il est essentiel de créer des liens de solidarité et de s’organiser collectivement pour améliorer nos conditions de vie. Depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement Macron, les étudiants sont confrontés à des difficultés croissantes : hausse des loyers, augmentation du coût de la vie, précarité renforcée par les réformes sociales. Par exemple, de nombreux étudiants peinent à payer leurs frais de logement qui ont grimpé de 15 à 20 % en un an, les obligeant parfois à jongler entre études et petits boulots pour subvenir à leurs besoins. Dans ce contexte, la CGT SELA 62 lance un appel aux jeunes : syndiquez-vous !
Pour en savoir plus sur l’importance du syndicalisme étudiant et les actions menées par la CGT SELA 62, nous avons échangé avec Lucas Panza, membre actif du syndicat.
Lucas Panza
On travaille avec les unions locales de Boulogne et Dunkerque pour avoir des syndicats jeunes avec des étudiants des lycées, des apprentis et des jeunes travailleurs. C’est un projet qui est encore en maturation mais on cherche à proposer des candidats pour les élections à L’ULCO Boulogne et Dunkerque et parvenir à implanter la CGT auprès des étudiants. On considère que les étudiants sont des travailleurs en formation, qu’être étudiant c’est travailler, ils travailleront dans le futur mais ils travaillent aussi à l’instant T pour subvenir à leurs besoins. On milite pour un revenu étudiant afin de garantir la sécurité alimentaire et économique pendant les études.
« Les étudiants n’attendent pas d’avoir un travail salarié pour être confrontés aux mêmes réalités qu’un travailleur »
CLS
C’est quoi l’intérêt pour un étudiant sur le littoral de se syndiquer ?
Lucas Panza
Les étudiants n’attendent pas d’avoir un travail salarié pour être confrontés aux mêmes réalités qu’un travailleur. Ils travaillent pendant leurs études, comme je l’ai dit, mais dans le même temps, ils ont les mêmes problèmes que leurs parents : factures de gaz, d’électricité, budget à gérer… Le prix de l’essence, le prêt pour une voiture, ou, si on n’a pas forcément les moyens, l’abonnement de bus… Toutes ces réalités, toutes nos expériences communes, il est important de les mettre en commun pour créer de la fraternité. On a un slogan : “Contre la précarité : Syndicats et solidarité”. Les syndicats, c’est la possibilité de s’organiser et de pouvoir mener des batailles. La lutte est politique, et on doit donc mener une bataille politique, une bataille syndicale. C’est le moyen pour des gens vivant une même réalité de s’organiser et de mener des actions.
CLS
Comment font les gens qui souhaiteraient se syndiquer ?
Lucas Panza
Deux moyens : en nous contactant sur notre compte Instagram : CGTsela62 ou bien par mail : cgt.sela62@gmail.com. À partir de ce message, on les recontacte et on se cale un rendez-vous pour leur proposer de se syndiquer. Comme nous sommes une organisation qui a besoin de s’autofinancer, il y a une cotisation qui est ajustée en fonction du revenu. Notre but n’est pas de nous enrichir, mais de fonctionner. Mais c’est très simple, ça peut juste être une prise de contact pour des informations ; le pas en arrière est possible. On ne mord pas, on sera surtout très heureux d’avoir des gens qui nous rejoignent.
CLS
Tu parlais de l’union locale de Boulogne, de celle de Dunkerque… L’union locale de Calais n’est pas rentrée dans ce projet ?
Lucas Panza
Si, si, c’est juste qu’on n’a pas encore de support aussi poussé qu’on en a actuellement avec Dunkerque et Boulogne. Mais on est en contact régulier avec eux, ça arrive !
« Se syndiquer à ce moment-là de sa vie est peut-être, dans le fond, le moment le plus propice ».
CLS
à Calais, pendant le mouvement contre la réforme des retraites je me souviens surtout d’une grande mobilisation lycéenne, pas particulièrement étudiante.
Lucas Panza
D’où la nécessité d’un syndicat pour sensibiliser ! D’ailleurs, puisque tu parles des lycéens… Ils sont clairement les bienvenus ; la lettre L de SELA, c’est pour eux.
La jeunesse chez nous ne s’installe pas nécessairement sur la côte ; elle part faire ses études dans des villes plus grandes. C’est l’occasion de faire leurs premières armes dans des villes de taille moyenne, de vivre une première expérience politique collective, d’avoir un premier accès à la formation et à des rencontres et des échanges avec des camarades. Se syndiquer à ce moment-là de sa vie est peut-être, dans le fond, le moment le plus propice.