Dans le Calaisis, les NAO [Négociations Annuelles Obligatoires] se suivent et se ressemblent ! À l’entrée de Catensys, les salarié·es de l’usine de fabrication de chaînes à moteurs thermiques sont en grève depuis le mardi 21 mai, 14 heures. Motif ? les salaires !
Chaque année travailleuses, travailleurs et gens du patronat se retrouvent autour d’une table pour discuter de l’augmentation des salaires. Un rituel permis non pas par la bonne grâce d’un employeur soucieux d’établir un minimum de démocratie dans son entreprise mais simplement parce que négocier avec les salariés, c’est la loi.
Dans un contexte inflationniste dépourvue d’échelle mobile des salaires, les Catensys réclament un réajustement de 6% sur leur bulletin de paie. La direction propose de son côté seulement 0.5%. Une proposition patronale reçue comme une provocation par les salariés, au point de lâcher l’outil de travail et faire pression pour obtenir une augmentation du mensuelle significative.
Pour rappel l’usine traverse un plan social qui verra le départ de 19 personnes dans moins d’un mois (73 au total d’ici fin 2025).
« Là-haut, maintenant ils nous proposent 2.2% et 0.8% d’intéressement, explique Cyrille Robert délégué CGT de l’usine. Il poursuit : ces 0,8%, on peut les obtenir individuellement sous condition d’atteindre des objectifs quasiment inatteignables. Tu vois un peu le management, en plein plan social. » Comment conclure ces NAO dans ce cas ? « C’est pas compliqué, reprend-t-il, nous avec 3% pour tout le monde, soumis à rien, on retourne au boulot ».
Pierre Muys.