À midi, on est passé sur le piquet de grève des salarié·es de l’usine Clarebout à Bourbourg. 60 tonnes de frites surgelées y sont produites chaque heure. Sous la tonnelle du syndicat, on a rencontré Florian, 18 ans, qui bosse là depuis le mois de décembre en tant que palettiseur à l’emballage. Il prenait des photos avec son appareil. On lui a proposé d’écrire un texte pour raconter.
« Depuis vendredi midi, nous avons éteint toute les machines et sommes sortis de l’usine afin de commencer la grève. Depuis, plus aucun camion ne rentre dans l’usine pour apporter des pommes de terres ou vider les commandes prêtes ! Nous, grévistes, nous battons pour plusieurs points, notamment la réhausse des salaires et la sécurité au travail. En effet, les différentes zones de l’usine sont sales, surtout le frigo. »Le frigo est impraticable, la zone est beaucoup trop glissante et accidentogène », disent les caristes. »Nous sommes prêts à continuer la grève le temps qu’il faudra afin qu’on obtienne ce qu’on a demandé. » Même pendant leurs repos, plusieurs ouvriers sont présents afin de nous aider à mener notre combat ! »
Dans l’usine Clarebout de Bourbourg, qui a lancé sa production en septembre 2023, 92 accidents de travail ont déjà eu lieu depuis le début de l’année. Selon les salarié·es, l’usine n’est pas sécurisée : pas de balisage au sol, équipements manquants, charges trop lourdes, etc. « Tout le monde le dit, l’usine a démarré trop tôt. Y’a rien qui est fini ! C’est : production, production production ! Et on pense pas à l’humain. » Un autre complète : « T’es fliqué, on te met la pression. Toi tu cours, tu cours et ça devient dangereux. »
La grève a été reconduite.
Photos : Florian Damman, palettiseur à l’emballage chez Clarebout et photographe amateur.