En marge de la manifestation calaisienne organisée pour la journée internationale des droits des travailleurs et travailleuses, une altercation aussi virulente qu’inattendue a opposé une jeune militante pro-palestinienne à Eric Lhirondelle, secrétaire à la communication de l’Union Locale CGT alors que le cortège concluait son parcours à la bourse du travail.
En cause selon le syndicaliste et co-organisateur de la manifestation intersyndicale : des slogans et une lutte qui n’auraient pas leur place au sein d’une journée qu’il estime dédiée aux seules revendications des travailleurs et travailleuses français. En résulte la décision unilatérale d’interdire la prise de parole de Jean-Jacques Triquet, porte parole de L’AFPS (Association France Palestine Solidarité) qui « n’avait qu’à mieux savoir tenir ses troupes » selon le syndicaliste.
Une prise de position radicale, qui semble n’engager que lui, tant la CGT se montre à l’échelle nationale particulièrement solidaire et impliquée pour la défense du peuple palestinien. Sophie Binet secrétaire générale la CGT indiquait elle-même lors d’un récent entretien dans la revue Ballast : « Ce qui se déroule à Gaza est un scandale. Nous assistons à un génocide et le silence des puissances occidentales, France et États-Unis en tête, est gravissime. »
Ironie de la situation : le 28 mars dernier, un rassemblement de soutien à Jean-Paul Delescaut, secrétaire général de l’Union Départementale CGT du Nord, accusé d’apologie du terrorisme par l’Etat, avait été co-organisé devant le palais de justice de Calais… par l’AFPS. Une délégation d’une quarantaine de militants CGT calaisiens avaient fait le déplacement jusqu’à Lille pour apporter leur soutien à leur camarade et affirmer leur engagement pour la paix.
Nous avons tendu un micro à Jean-Jacques Triquet pour permettre à son association de partager une tribune de soutien aux travailleurs palestiniens et rappeler l’aspect fondamentalement international de ce 1er mai.
Depuis des années, 140 000 Palestiniens sont soumis à un régime de souffrance et de violation de leurs droits en Israël, 11 000 paysans palestiniens ne peuvent plus accéder à leurs champs sans l’autorisation de l’armée israélienne et sous la surveillance de drones.
Des milliers d’hectares de terres ont été déclarées terres domaniales par les autorités israéliennes, ce qui veut dire qu’à tout moment l’État d’Israël peut concéder ces terres à des colons et conduisant ainsi les paysans et les éleveurs à la misère et à l’exode.
Les Palestiniens doivent payer très cher leur permis de travail, qui est pourtant censé être gratuit. Il coûte à peu près 700 € par mois et c’est un permis pour aller travailler dans les territoires qu’on leur a confisqué.
Les journées de travail sont interminables et sans parler des attentes au point de passage où ils peuvent, à tout moment et sans aucune raison, être interdits de passer, voire arrêter.
Pour rappel un rendez-vous hebdomadaire pour la paix en Palestine a lieu tous les samedis à 18 heures aux pieds de la tour du guet de Calais.