Dans la nuit du 13 au 14 janvier 2024, cinq personnes originaires de Syrie se sont noyées au large de Wimereux. Ils fuyaient la guerre et la conscription forcée. Le plus jeune n’avait que 15 ans. Deux mois et demi plus tard, les corps de trois d’entre eux ne sont toujours pas enterrés.
En l’absence de recoupement d’informations via les empreintes digitales des victimes, la procédure d’identification demande en effet qu’un test ADN soit effectué sur un proche parent. Dans l’attente de ce résultat ADN, l’inhumation est suspendue, et ce même si le corps a été formellement reconnu par la famille.
Sur les cinq victimes du naufrage du 14 janvier 2024, deux ont pu être identifiées grâce à leurs empreintes. Deux tests ADN ont été envoyés par voie postale à des proches ayant obtenu l’asile en Europe (en Grande-Bretagne et à Chypre), mais ces tests ne sont jamais arrivés à leurs destinataires. Un troisième test a été réalisé en France le 19 février, mais aucun résultat n’a a ce jour été transmis.
Les familles déplorent le peu d’informations qui leurs sont communiquées de la part des autorités. Empêchant le travail de deuil, cette attente prolongée les plonge dans un profond désarroi.
Images : Julia Druelle ; Montage : Pierre Muys ; Entretien réalisé avec Maël Galisson