Les cheminots sont des employés très riches et scandaleusement privilégiés. Ce sont des ogres qui n’en n’ont jamais assez au point d’égoïstement prendre en otage les pauvres enfants partis en vacances abîmer des montagnes avec leurs parents accablés. C’est ce qu’on peut à peu près lire et entendre partout dans les médias privés : la grève aveugle de salariés qui piétinent sans pitié le droit fondamental de partir en vacances à la neige en février.
Nous sommes donc allés hier matin à la gare de Calais voir ces nababs du salariat sur rail et leur demander de rendre des comptes et ô surprise : les méchants, c’est pas eux.
« Je m’appelle Rachel. Ça fait 18 ans que je suis contrôleur à la SNCF TER, récemment au TGV. Notre métier, c’est des horaires décalés 365 jours par an, jours fériés, dimanches, week-ends. On peut travailler du matin ou d’après-midi. On dort à l’extérieur minimum une fois par semaine, voire deux fois. Notre métier depuis 18 ans s’est quand même beaucoup dégradé. Quand j’ai commencé, j’avais des avantages, des inconvénients. J’ai choisi ce métier en fonction de ces avantages et de ces inconvénients. Et malheureusement, il ne reste aujourd’hui quasiment que les inconvénients. C’est pour ça qu’on se bat aujourd’hui pour que notre métier soit reconnu. »
Rachel, cheminote contrôleur (Sud Rail)