Aux Noires Terres, cette crue qui n’en finit plus

Depuis maintenant un mois, à Balinghem, l’exploitation maraîchère bio de Constanza et Camille est sous l’eau. « Il y a 100% de pertes » nous dit Camille devant les cultures inondées du Jardin des Noires Terres.

Dans les champs, toutes les productions d’automne et d’hiver ont pris l’eau : des betteraves, des choux, des radis d’hiver, des blettes, des navets, du céleri. « Il y a un mois, c’était trop tôt. Il faisait trop chaud. Donc on aurait récolté des légumes qui étaient encore en croissance, ils auraient germé, même en chambre froide » expliquent les maraîchers. L’hiver se préparait aussi dans les serres, elles aussi inondées, où les épinards, la mâche, l’ail, le brocolis, les laitues et d’autres légumes sont en train de pourrir. Au minimum, les pertes s’élèvent entre 15 000 et 20 000 euros.

Un financement participatif pour sauver l’outil de travail

Aujourd’hui, l’exploitation de Constanza et Camille est en danger. À contre-cœur, le couple a donc lancé un financement participatif pour sauver le Jardin des Noires Terres. « Si on ne faisait pas de financement participatif, on devrait prendre un prêt et ce serait le début de la fin » nous explique Constanza. « Prendre un prêt pour financer des choses qui ont déjà été perdues, c’est compliqué quoi, c’est le début du surendettement » complète Camille. La somme minimale nécessaire pour tout reprendre de zéro est de 10 000 euros et comprend notamment les semences, les plants, l’amendement, le terreau, le paillage.

Reportage : Valentin De Poorter et Marine D.