Jeudi 9 novembre, le Calaisis était à nouveau touché par des inondations et des alertes aux crues. Nous avons traversé les villages d’Hames-Boucres, d’Andres et du Marais de Guînes où nous avons rencontré des habitants et élus, engagés dans une course contre la montre pour protéger les habitations de la montée des eaux.
Dans le centre d’Hames-Boucres, à l’angle de la rue des berberis, nous rencontrons deux retraités, habitués des inondations dans le village. « Nous, ça fait 42 ans qu’on habite ici. Et ça fait 42 ans qu’on s’entraide quand il y a des inondations » explique l’un d’eux, le regard sur sa barricade faite de parpaings et de planches de bois. « Si on n’avait pas entrepris de faire un barrage, je ne sais pas où on serait à l’heure qu’il est » admet-il.
Quelques kilomètres plus loin, à Andres, tout le monde s’active pour tenter de contenir la rivièrette qui a débordé quelques jours plus tôt, inondant les habitations. Devant nous, un tracteur dépose des bottes de paille sur le bord du petit cours d’eau. « C’est un agriculteur qui m’a appelé et qui s’est proposé de donner des ballots de paille pour bloquer l’eau » raconte le maire du village, Allan Turpin, avant de s’en aller au pas de course pour aider les habitants de la rue à disposer la botte de paille. « Ça a commencé mardi dernier, on a passé la nuit de 2h à 6h dehors, on commence à fatiguer. Psychologiquement c’est dur » témoigne Jennifer, habitante de la rue de la rivièrette, contrainte de poser congés pour suivre l’évolution de la situation.
Au Marais de Guînes, il est déjà trop tard, l’eau est entrée dans les maisons. Les habitants constatent les dégâts et s’organisent. « Ade » a déjà quitté sa maison depuis quelques jours. Ce jeudi, son père est venu l’aider à évacuer les animaux. « On a une petite biquette, des poules et là c’est les canards. Ils vont partir. On va pas les laisser mourir » nous explique-t-il pendant que les pompiers prennent des nouvelles des voisins. Car bientôt la pluie et la nuit tomberont à nouveau.
Reportage : Pierre Muys et Valentin De Poorter