7 classes vont fermer à Calais, pourquoi ?

À Calais, il n’y a pas que les usines qui ferment. Les classes aussi. Lors du conseil municipal du 16 mai, l’élu d’opposition Nicolas Vernalde (PS) a appelé « l’ensemble de la population à inscrire leurs enfants dans nos écoles publiques » dans un contexte d’effectifs en baisse.

Une classe de l’école de la Porte de Paris fermera à la rentrée de septembre 2023.

« Les années se suivent et se ressemblent, malheureusement. » déplore l’élu, Nicolas Vernalde, du Parti socialiste. En septembre 2023, il y aura sept classes en moins à Calais. À la rentrée de 2022, cinq classes avaient déjà fermé dans la ville, onze dans le Calaisis. Comment l’expliquer ?

Une baisse du nombre d’élèves

À la rentrée prochaine, il y aura 2700 élèves en moins qu’à la rentrée 2022, dans les écoles du Pas-de-Calais. La raison de cette baisse : la diminution du nombre de naissances depuis plusieurs années. À Calais, 755 bébés sont nés en 2021, contre 1094 en 2014 (INSEE, graphique ci-dessous). La tendance est nationale : le nombre de naissances est au plus bas depuis 1946 en France. Par conséquent, moins d’enfants arrivent sur les bancs de l’école.

Les naissances et décès domiciliés à Calais. Source : INSEE.

En plus de ces fermetures de classes, ce sont 53 postes d’enseignants qui seront supprimés dans le Pas-de-Calais. Au niveau national, ce sont 667 postes de professeurs des écoles qui seront supprimés, auxquels il faut ajouter 498 postes d’enseignants dans le second degré.

L’occasion d’alléger les classes ?

Dans un communiqué, le syndicat FSU – SNUipp torpille une carte scolaire « au rabais, sans ambition » et voit plutôt, dans cette baisse du nombre d’élèves, un moyen d’alléger les classes. « Ne serait-ce pas l’occasion de faire de notre département, un département […] où chaque classe en éducation prioritaire n’aurait pas plus de 18 élèves, et pas plus de 22 élèves pour les autres classes ? » interroge le syndicat.

« Le gouvernement aura donc fait le choix de faire une économie sur le dos de nos enfants »

Sur les bancs du conseil municipal de Calais, Nicolas Vernalde (PS) abonde dans le sens du syndicat enseignant. « Les études montrent que la réussite scolaire est d’autant plus forte lorsque les classes sont allégées, surtout si l’établissement accueille davantage d’enfants en difficulté, explique-t-il. La baisse démographique que nous subissons, couplée à un maintien des dépenses publiques auraient pu être l’occasion d’améliorer la réussite scolaire de nos enfants. »

Nicolas Vernalde (PS), conseiller municipal d’opposition du groupe Respirer Calais.

Il poursuit : « La France consacre 8,5% à l’éducation contre 10,6 de moyenne pour les pays de l’OCDE, nous avions les moyens d’une ambition forte pour notre jeunesse. Le gouvernement aura donc fait le choix de faire une économie sur le dos de nos enfants. »

Une campagne pour inscrire les enfants de Calais dans le public ?

L’élu d’opposition rappelle, devant la maire de Calais, Natacha Bouchart, son souhait d’une « grande campagne de communication pour inciter l’ensemble de la population à inscrire leurs enfants dans nos écoles publiques » .

En face, Natacha Bouchart répond : « Cet appel est fait tous les ans auprès du grand public, que ce soit sur les réseaux Facebook, par courrier, dans les écoles et par l’ensemble des services enseignement. »

Natacha Bouchart, maire de Calais, lors du conseil municipal du 16 mai 2023.

Par ailleurs, l’élue indique que la majorité était toujours invitée à « voter contre les projets de fermetures décidés par l’Éducation nationale » . Dans la foulée, Natacha Bouchart félicite la maire de Calais : « Je tiens à rappeler que, initialement, la direction académique préparait et prévoyait non pas 7 mais 23 fermetures de classes. Sans mon intervention, le nombre de classes fermées à la rentrée de septembre aurait donc été largement supérieur et il est bon de le rappeler » explique-t-elle. En une phrase, une mauvaise nouvelle s’est ainsi transformée en excellente nouvelle.