Le journal du 14 mai 2023

À la une de l’actualité cette semaine : le décès d’Ahmad, exilé soudanais de 30 ans, les suites de la crise entre la municipalité et le Channel, le cri d’alarme des étudiant·es infirmier·es, une grève chez Metro ou encore la proposition du député Dumont sur l’immigration.


DRAME

Un exilé perd la vie sur la rocade portuaire

Le mercredi 10 mai, Ahmad, Soudanais de 30 ans, a été percuté par un camion sur la rocade portuaire. L’enquête du procureur de Boulogne conclut qu’Ahmad se serait volontairement jeté sous les roues du véhicule. Jeudi, un hommage a été rendu devant le parc Richelieu. Un acte désespéré qui rappelle celui d’un autre Soudanais, du même âge, survenu en tout début d’année.

Trois jours plus tôt, une embarcation en difficulté a été secourue par le CROSS Gris-Nez. À son bord, 44 personnes qui tentaient d’atteindre les côtes anglaises.


culture

De Calais à Perpignan, les scènes nationales ciblées par les mairies

Dans un article paru ce samedi 13 mai, le journal Le Monde évoque la crise entre la municipalité de Calais et la scène nationale du Channel… qui n’est pas un cas isolé : « À Calais et à Perpignan, des scènes nationales sous la coupe des maires » indique le titre de l’article.

D’un bout à l’autre du pays, les mairies lorgnent sur les scènes nationales au point de balayer l’indépendance de leurs projets artistiques et l’autonomie de leur gestion. Ces attaques, en voie de généralisation, trahissent une bascule autoritaire des élus locaux de droite et d’extrême-droite contre ces lieux de culture dont l’indépendance dérange.

Notre article complet : De Calais à Perpignan, les mairies visent les scènes nationales.


Culture

Natacha Bouchart, maire de Calais, s’exprime au sujet du Channel

Avant l’article du Monde, la maire de Calais, Natacha Bouchart, s’est exprimée sur l’événement du 6 mai au Channel, dans une interview au journal Nord Littoral. « Je n’aurai aucun jugement sur les événements du week-end » a-t-elle d’abord indiqué, avant de se faire plus bavarde.

« On veut instrumentaliser des gens en leur faisant croire qu’on veut arrêter la scène nationale, qu’on ne va plus donner de subventions… C’est complètement faux ! » indique l’édile… bien que la municipalité rogne les subventions à la scène nationale depuis trois ans.

« On ne veut pas entrer dans un problème personnel » explique-t-elle par ailleurs. Il y quelques semaines, son adjoint Pascal Pestre réclamait pourtant, pour le Channel, « un nouveau projet et donc un nouveau directeur puisque l’actuel ne veut pas entendre changer le sien » .

De son côté, Francis Peduzzi – qui attend toujours les 350 000 euros de subventions promis au Channel – croit avoir trouvé l’explication de cet acharnement : « Je pense que ce qu’on me reproche, c’est de ne pas être un directeur de service municipal. » indique-t-il à France 3.


Colère étudiante

Le ras-le-bol des étudiant·es infirmier·es

Dans le journal La Voix du Nord, on apprend que 88 étudiant·es de Calais se sont mobilisé·es ce vendredi. Parmi les revendications, l’augmentation des indemnités de stage, trop basses : « 36€ la semaine, soit 1,03€ l’heure » apprend-on dans l’article, qui relate les propos de la déléguée des « première année », Sarah Jurkiewicz. Autre problème : « l’encadrement des élèves pendant leurs stages, parfois sans tuteurs infirmiers ou avec des formateurs débordés. »

Sur les pancartes des étudiant·es mobilisé·es, on lisait : « Pensez à nous, avant de penser à vos sous« , « Étudiants asphyxiés, pouvoir d’achat décédé » ou encore « 1,03€ de l’heure pour avoir la santé de tous entre nos mains« .

Au même moment, Emmanuel Macron – en pleine campagne de communication sur la réindustrialisation du pays – a annoncé pour la rentrée prochaine une indemnisation des stages des élèves de bac en filières professionnelles : à partir de 50 euros pour les élèves de seconde, jusqu’à 100 euros pour les terminales. Indemnisation ou orientation des vocations par le gain ?

C’est à l’institut de formation de La Croix Rouge que sont formé·es les futur·es infirmier·es du Calaisis.

Grève

Les salarié·es de Metro en grève contre leur direction nationale

Ce vendredi 12 mai, 36 salarié·es en CDI de l’enseigne Metro de Calais se sont mis·es en grève, apprend-on dans Nord Littoral. « Pas de bras, pas de samedi après-midi » indiquait une banderole sur le piquet de grève, en référence à la décision du groupe d’ouvrir tous ses magasins le samedi après-midi jusque 18 heures – contre 13 heures auparavant. « On n’a rien contre la direction locale, mais contre la décision nationale. » explique les représentants syndicaux à Nord Littoral. À Angers, une mobilisation similaire a eu lieu le 4 mai dernier.

Le magasin Metro de Calais, situé zone Marcel Doret.

social

Meccano et Synthexim : les détails des plans sociaux

À quelques mois d’intervalle, les salarié·es des deux usines calaisiennes Synthexim et Meccano ont appris la fermeture prochaine de leurs usines. Ces dernières semaines ont été intenses en négociations.

Du côté de Meccano, les salarié·es repartiront avec une une indemnité supralégale – en plus de la prime de licenciement – de 60 000 euros. En plus de cela, les salarié·es recevront une prime de 1 500 euros par année d’ancienneté. Dans La Voix du Nord, les délégués syndicaux se disent satisfaits des négociations avec le groupe Spin Master, propriétaire de l’usine Meccano de Calais.

Chez Synthexim, les salarié·es devraient recevoir une indemnité supralégale de 6000 euros, une « prime Covid » de 500 euros – promise et jamais versée – et le paiement des congés payés et des RTT.

L’usine Synthexim, anciennement Calaire Chimie, est située quai d’Amérique à Calais.

politique

P-H. Dumont veut un référendum sur la politique nationale migratoire

Dans une tribune publiée dans le Journal du Dimanche, Pierre-Henri Dumont, député de la septième circonscription du Pas-de-Calais et Aurélien Pradié, député du Lot, réclament un référendum sur la politique nationale migratoire.

L’ambition des deux députés du parti Les Républicains est annoncée : « passer d’une immigration familiale subie sous-qualifiée à une immigration de travail choisie surqualifiée. »

L’idée, en somme : accepter la migration pour raison économique… à la seule condition que l’exilé soit capable d’assumer un emploi à haut degré de qualification. « Aucun titre de séjour pour motif économique si l’emploi occupé par l’étranger n’est pas payé deux ou trois fois le smic selon les branches. […] Cela permettra de reprendre enfin le contrôle sur l’immigration familiale massive. » lit-on dans le texte publié dimanche dernier. 

Pour en savoir plus, notre article complet.