Pour empêcher l’installation des campements des personnes sans-abris, la municipalité de Calais a posé 250 tonnes de rochers sur le quai de la Gironde ce matin. Les premières réactions sont indignées.
Selon la maire Natacha Bouchart, « cette nouvelle pratique reste la seule solution pour empêcher des points de fixation dans le centre-ville de Calais. » indique le journal Nord Littoral, qui a pu interroger l’élue sur le sujet il y a quelques mois.
Une « politique inhumaine envers les exilés »
L’élue municipale Louise Druelle (groupe Respirer Calais) s’est rendue sur place où elle a dénoncé des « enrochements absurdes » . « Encore des milliers d’euros jetés par les fenêtres pour le non accueil des personnes exilées. Alors même que la maire de Calais Natacha Bouchart affichait il y à 15 jours, son soutien aux peuples Turques et Syriens suite au terrible tremblement de terre » s’indigne-t-elle sur sa page Facebook.
Son collègue au conseil municipal Jean-Philippe Lannoy (LFI, groupe Respirer Calais) lui a emboîté le pas en dénonçant la « politique inhumaine envers les exilés » de la mairie de Calais. « Cette politique est choquante et inacceptable. Elle vise à rendre la vie impossible pour les exilés en les privant de tout abri. » écrit l’élu. Il poursuit : « Natacha Bouchart, continue de justifier cette politique scandaleuse en prétendant qu’elle agit pour garantir l’ordre public et l’hygiène, mais cela ne peut justifier la violation des droits humains les plus fondamentaux. »
La « politique du rocher »
Du côté des associations, c’est l’organisation Calais Food Collective – qui a donné l’alerte ce matin – qui a réagi en premier. « Hier, il neigeait à Calais, et les températures sont descendues en dessous de zéro pendant la nuit. Pourtant, au lieu de tenter de fournir un abri ou une aide adéquate aux personnes vulnérables, ils choisissent d’utiliser leur argent pour créer un environnement hostile. » est-il indiqué dans un tweet.
Utopia 56 a également fustigé le déversement des roches sur les quais calaisiens. « Calais, la ville qui préfère les cailloux aux êtres humains, écrit l’association. Ceux de ce matin viennent s’ajouter aux 800 tonnes d’enrochements déjà déployées pour empêcher l’installation de tentes par des personnes sans abris. »
Le journaliste et auteur Louis Witter – qui présentera son livre « La Battue » vendredi à 19h au Channel – a également réagi. « Vous connaissez la « politique du rocher » ? » a-t-il écrit sur Twitter.
D’autres réactions sont attendues dans la journée.