Le groupe Spin Master, qui a repris l’entreprise en 2013, veut fermer l’usine Meccano de Calais en 2024 : 50 emplois sont menacés. Quelques heures après l’annonce, les réactions se multiplient.
C’est le journal La Voix du Nord qui a annoncé la nouvelle ce mardi 21 janvier. Le groupe canadien Spin Master, qui a racheté la marque en 2013, va fermer l’usine historique calaisienne, présente à Calais depuis 70 ans. Cinquante salarié·e·s vont perdre leur emploi.
Les raisons de la fermeture
« Le site n’a jamais été rentable » explique Vincent Bray, chargé de communication, à La Voix du Nord. Selon la direction, le site serait endetté à hauteur de 9,7 millions d’euros. « L’engagement quotidien des équipes, les multiples tentatives pour relancer ses activités ou encore l’investissement de 7 millions d’euros depuis 2014 pour améliorer la performance industrielle et la compétitivité du site n’ont malheureusement pas suffi à redresser durablement la situation » explique le groupe Spin Master dans un communiqué.
Les réactions politiques
Dans un communiqué, le conseiller municipal calaisien Nicolas Vernalde (PS, groupe Respirer Calais) déplore « une bien triste nouvelle pour les salariés et pour le bassin d’emploi industriel Calaisien qui perd une fois de plus un savoir-faire. » Il ajoute : « Souhaitons qu’un repreneur se manifeste, en attendant le dialogue social pour accompagner le personnel dans l’après doit être une priorité. »
Marion Lavigne, elle aussi conseillère municipale à Calais (PCF, Respirer Calais), se désole sur les réseaux sociaux. « Quelle tristesse d’apprendre la fermeture de l’usine Meccano à Calais. La seule usine française du groupe. Espérons la venue d’un repreneur… Ce soir, mes pensées vont aux familles des salariés, pour qui malheureusement des jours sombres s’annoncent... »
Son collègue au conseil municipal Jean-Philippe Lannoy (LFI, Respirer Calais), gérant d’une boutique de jouets à Calais, regrette lui aussi une « triste nouvelle qui risque de mettre sur le carreau 50 ouvriers.» Le commerçant ajoute : « Cette usine faisait la fierté de notre ville car elle était une des rares à produire des jouets en France ».
De son côté, la maire de Calais Natacha Bouchart s’insurge dans le journal Nord Littoral : « C’est un gros groupe, ils ont de gros moyens. Ils font deux milliards de chiffre d’affaires dans le monde et 55 millions en France. C’est trop facile de s’appuyer sur le prix de l’augmentation des fluides. Ça a bon dos. » explique-t-elle au journal local.
Même colère chez le député Pierre-Henri Dumont (LR), qui a appris la nouvelle à la fin de son débat avec les syndicats. Il a dénoncé une décision « intolérable« .
L’industrie calaisienne dans le dur
La fermeture annoncée de l’usine Meccano n’est pas un cas isolé dans le Calaisis. L’usine Synthexim, anciennement Calaire Chimie, est elle aussi en difficulté. Là-bas, les emplois de 130 salarié·e·s sont menacés. Nous saurons ce vendredi 24 février si l’entreprise, qui est redressement judiciaire, fait l’objet d’une offre de reprise.
Valentin D.