Un disparu, c’est plus commode qu’un cadavre.
Pas d’enquête, pas de deuil, pas de trace.
C’est ce qu’avaient compris les dictatures d’Amérique latine :
En Argentine ou au Chili effacer les corps, c’est effacer la faute.
À Calais, Si personne assassine aussi directement la mer joue ce rôle-là. Elle avale sans rendre.
Des dizaines d’hommes, de femmes, d’enfants ont disparu dans la Manche,
et l’État, chaque fois, s’en remet au silence.
Le 23 octobre 2024, un canot a explosé au large de Sangatte.
Trois morts, quatorze disparus.
Parmi eux, le père d’Oussama Ahmed.
Un an plus tard, personne n’a cherché, personne n’a répondu.
Les disparus d’ici ne sont pas différents de ceux d’hier.
Ils rappellent à quel point le pouvoir préfère l’absence à la justice,
et combien notre faiblesse politique lui permet ce confort.

📍 Un appel citoyen au rassemblement a été emis pour demain – jeudi 23 octobre – 18h, Front de mer de Calais.
Pierre Muys
