
Jeudi 9 octobre 2025, plus de 400 cheminots, élus et usagers se sont rassemblés devant le Conseil régional des Hauts-de-France, à Lille.
Le rassemblement, à l’appel de la CGT Cheminots Nord–Pas-de-Calais, visait à dénoncer la réduction drastique des horaires d’ouverture des guichets TER et la fermeture programmée de plusieurs d’entre eux. Une pétition de près de 8000 signatures a été remise au président de Région, Xavier Bertrand.
« Nous sommes ici pour dire non aux fermetures et aux réductions d’horaires », a rappelé Xavier Wattebled, secrétaire régional de la CGT Cheminots, en introduction d’un discours unitaire. Selon le syndicat, la décision régionale aurait des conséquences directes sur la qualité du service public, sur l’emploi et sur la sécurité des gares.
« Des gares qui ouvraient six jours sur sept n’ouvriraient plus qu’une matinée ! Ces économies vont se faire sur le dos des cheminots et des usagers, et ne servent qu’à financer la concurrence voulue par le conseil régional », résume le tract édité à l’issue de la mobilisation.

80 emplois menacés, 7 guichets fermés
Les organisations syndicales alertent sur plus de 80 suppressions de postes, dont 37 postes de vendeurs et l’ensemble des intérimaires.
À Audruicq, les guichets ouverts toute la semaine ne le seraient plus que trois matinées. À Gravelines, ils ne fonctionnent déjà qu’un jour par semaine, le jeudi. À Marquise, l’ouverture ne serait bientôt plus assurée que le mercredi et le vendredi matin.
Pour la CGT, cette politique s’inscrit dans un contexte plus large : celui de la mise en concurrence totale du réseau TER des Hauts-de-France d’ici 2028, voulue par Xavier Bertrand.
« Il faut bien payer la concurrence prônée par l’exécutif régional ! », a martelé Xavier Wattebled dans son intervention, dénonçant une « détérioration programmée du transport ferroviaire ».
Le syndicat rappelle que le refus du versement mobilité régional — une taxe permettant de financer les transports collectifs à hauteur de 70 millions d’euros — prive la région de moyens publics au profit de logiques de marché.
« Le transport public n’est pas une marchandise »

Dans son discours, le représentant syndical a insisté sur la mission de service public du rail :
« Le transport public n’est pas un service qui se marchande ou qui se vend à la découpe. C’est un investissement pour l’avenir. »
La CGT appelle à poursuivre la mobilisation aux côtés des usagers et des élus locaux pour défendre des guichets ouverts, un accueil humain et un emploi stable.
« Ensemble et fortement, disons stop à la déshumanisation, stop aux suppressions d’emploi, stop à la concurrence entre salariés », a conclu Xavier Wattebled.
