5 000 grévistes pour la santé, le social et le médico-social ont convergé sur Paris, ce jeudi 9 octobre, pour dénoncer l’austérité qui s’abat sur le service public et les métiers du soin.


Sous les banderoles rouges, les blouses blanches ont fait entendre un message commun : “la santé n’a pas besoin d’économies, elle a besoin de moyens.”
Dans le Pas-de-Calais, une soixantaine de soignant·es, d’éducateur·rices, d’aides à domicile, d’agent·es des hôpitaux et du médico-social avaient fait le déplacement dans un bus affrété par l’Union syndicale départementale CGT 62.
La fédération CGT Santé Action Sociale, à l’origine de l’appel, dénonce les 5,5 milliards d’euros d’économies prévus dans le prochain Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), ainsi que le quadruplement des franchises médicales en deux ans.
« Les usagers et les agents vivent déjà les mesures d’austérité au quotidien. Il n’y a pas un jour sans grève dans le secteur », expliquait Barbara Filhol, secrétaire générale de la fédération, dans un entretien à L’Humanité publié hier.
Elle y rappelle que le complément de traitement indiciaire (CTI) de 183 euros, obtenu après le Ségur de la santé, n’est toujours pas intégré au salaire de base et reste menacé.
Ce jeudi, la mobilisation a d’ailleurs réuni bien au-delà des hôpitaux : personnels des collectivités, syndicats de la chimie, salarié·es du privé (Thales, Arcelor Mittal) fédération des services publics et élu·es communistes ont défilé côte à côte.
Devant le ministère, Sophie Binet, secrétaire générale du syndicat a pris la parole :
« Le système de santé, ce n’est pas des tableaux Excel. C’est des femmes et des hommes qui le font tenir malgré leurs directives absurdes. On meurt dans les hôpitaux en France, des enfants dorment dehors, nos aînés sont maltraités dans des structures lucratives qui dégagent de la valeur pour les actionnaires. Ça suffit ! »
Elle a rappelé que la Sécurité sociale fête ses 80 ans :
« La Sécurité sociale, c’est notre trésor. C’est nos salaires. Elle est à nous Ne les laissons jamais nous culpabiliser en disant qu’on coûte trop cher ! C’est notre argent, c’est à nous de décider comment il doit être utilisé. »
Et de conclure, en citant Ambroise Croizat, fondateur de la Sécu :
« Jamais nous ne tolérerons que soit renié un seul des avantages de la Sécurité sociale.»
Pierre Muys
Photos : CGT USD 62
