Troisième jeudi de la colère devant l’ehpad la Roselière

En ce jeudi 5 juin de mobilisation nationale pour l’abrogation de la réforme des retraites, se tenait également devant l’EHPAD de La Roselière le troisième « jeudi de la colère ».
C’est déjà la troisième semaine que les agent·es hospitalier·ères se réunissent entre le service du matin et celui du soir pour dénoncer leurs conditions de travail.

« Stop à l’hôpital low cost »

Les revendications sont toujours les mêmes :

  • Le renfort des effectifs pendant les congés avec des contrats à 100 % et non à 75 % ;
  • La fin de la politique de sous-effectif comme mode de gestion normalisé
  • La mise à disposition de matériels suffisants pour garantir un service de qualité.

Car derrière les portes de l’EHPAD, ce sont près de 300 patients dont il faut prendre soin, et à peine une centaine de professionnel·les pour répondre aux besoins.
Depuis janvier, la charge de travail est devenue insoutenable, engendrant des arrêts maladie et des burn-out. Dans certains services, c’est un·e salarié·e pour 14 patients, ce qui ne laisse aucune place pour une pause pendant 7 h 30 de travail, tout en gérant les problèmes matériels.
Le réseau téléphonique est catastrophique : certaines agentes hospitalières disent même utiliser leur portable et leur compte Facebook pour communiquer entre services. Quand ce n’est pas la connexion, ce sont les boutons d’urgence qui ne fonctionnent plus.
Et aux urgences, les besoins se font aussi ressentir :

« ici, il n’y a pas assez de carafes d’eau pour chaque chambre, donc on sert les gens au verre. »

C’est du temps en moins pour bien s’occuper de la patientèle.

« On souhaiterait rentrer (chez nous) et dire que l’on a fait du bon travail », mais au dire de tout le monde présent ce jour-là, c’est loin d’être le cas.
La culpabilité l’emporte souvent face aux conditions de travail déraisonnables, obligeant le personnel à aller vite et à ne plus avoir le temps d’échanger humainement. Tout le côté humain de ces emplois est relégué au second plan, et comme partout, le profit est la priorité.

« Un sentiment croissant de maltraitance institutionnelle » est dénoncé par tous les hospitalier·ères, qui restent sans réponse de la part de l’ARS (Agence régionale de santé).
Malgré les relances, les travailleurs et travailleuses attendent toujours des explications sur la situation budgétaire.
Une attente qui traîne, pour essouffler la protestation à l’approche des congés d’été.

Le Rendez-vous est en tout cas pris pour jeudi prochain devant le CHC à 13 h, pour continuer « à défendre un service public de santé digne de l’humain, et respectueux des patient·es comme des professionnel·les ».

Texte et photos : Delphine Lefebvre