
En ce jeudi matin du 5 juin, le temps est morose. Le titre de ville la plus ensoleillée de France obtenu par Calais en mars dernier paraît bien loin.
À 9 h 30, les manifestants se font encore attendre en ce jour de lutte nationale.
10 heure passé, le cortège s’élance sous une pluie fine. Une cinquantaine de personnes sont réunies, et ce n’est pas assez pour la plupart des particitants.es. Le temps aura sûrement eu un effet dissuasif…
Une prise de parole de la CGT et de la FSU a lieu devant la sous-préfecture.
“Nous sommes ici unis et déterminés pour défendre un avenir de progrès social pour toutes et tous.”
La retraite à 64 ans, c’est toujours non. Deux ans après, la pilule ne passe pas. Plus de 70 % des Français sont même toujours contre cette réforme.
Comment travailler jusqu’à un âge si avancé quand la désindustrialisation frappe sans cesser et que les conditions de travail épuisent les corps et les esprits.
“Plus d’un senior sur deux, n’est plus en emploi, repoussé la retraite à 64 ans n’augmente pas l’emploi, mais la précarité. C’est la double peine pour les seniors : exclus de l’emploi et privé de retraite.”
Alors que le réforme d’Elisabeth passe ce même jour symboliquement à l’assemblée, c’est aux députés de se prononcer en faveur de la démocratie dans leur vote de la journée.

Depuis 2020, les salaires, eux n’ont toujours pas retrouvé leur niveau de l’époque alors que pour les actionnaires, c’est la ruée vers l’or. Les dividendes versés aux capitalistes du CAC40 battent tous les records avec en 2024, près de 100 milliards d’euros versés.
“nous subissons une érosion continue de notre pouvoir d’achat et une pression constante sur nos conditions de travail.”
Les travailleurs.euses exigent :
- l’augmentation des salaires
- la reconnaissance de leur travail
- l’égalité des salariale entre hommes et femmes
- Vivre dignement de leur travail.
Sur la région, c’est près de 200 plans de suppressions d’emplois qui sont en cours et Calais ne le sait que trop bien… Prysmian-Draka, Meccano, Mark&Balsan, Catensys… autant de vies ébranlées aux profits des actionnaires.
“Calais privé de sa main d’œuvre, ne sera plus qu’une cité-dortoir et pas seulement pour son dragon et son varan. Deux monstres qui
finiront par faire monter les loyers, les impôts”.
… Sans créer de nouveaux emplois.

“Défendons nos Services Publics, notre bien commun, le ciment de notre société.”
Autre revendication à l’ordre de la journée : la dégradation des hôpitaux, des écoles, des services publics… Si l’Etat changeait ses priorités, l’argent donné aux plus riches permettrait de construire de nouvelles structures et de soulager ses fonctionnaires.
“Nous voulons notre argent pour nos besoins, pas pour la guerre et le capital”
Difficile d’entendre constamment cela.
« Il n’y a pas d’argent pour les retraites, les salaires et les services publics mais en 48 heurs les pays de l’Union européenne trouvent 800 milliards pour le réarmement militaire.”
“Du fric pour nos salaires, pas pour la guerre,
Du pognon pour nos retraites pas pour les roquettes,
Pas de progrès social sans paix.
Travailleurs français ou immigrés,
Hommes ou femmes,
Titulaires ou intérimaires,
Salariés du public ou du privé
Étudiants privés d’emploi ou retraités,
C’est à nous tous que le gouvernement mène la guerre pour servir les intérêts des capitalistes. »

Alors comme pour Clochette, la chienne Yorkshire cégétiste habituée aux manifs calaisiennes, la lutte continue dans nos familles, dans nos entreprises et nos quartiers.
“Ensemble, nous pouvons imposer le progrès social”.
Et il faut “encore croire qu’un autre monde est possible”.
L’espoir reste présent.
« …sinon on ne serait pas là”.
Delphine Lefebvre