En quelques années, la Marche des fiertés est devenue un rendez-vous incontournable à Calais. Non seulement parce qu’elle donne de la visibilité aux luttes LGBTQIA+ dans une ville où ces combats restaient souvent à la marge, mais aussi parce qu’elle crée un espace joyeux, politique et nécessaire. En 2023, une poignée de militant·es ont osé lancer la première Pride calaisienne. Un an plus tard, le collectif s’est structuré, les initiatives se sont multipliées, et la manifestation attire désormais plusieurs centaines de personnes, mineur·es compris·es.
Avec Alice et Thaïs, nous sommes revenu·es sur les raisons de ce mouvement, ses difficultés, ses espoirs. Comment faire tenir ensemble la fête et la lutte ? Comment accueillir, inclure, transmettre ? Comment, dans un contexte de montée de l’extrême-droite et de banalisation des discours haineux, continuer à affirmer fièrement : « on est là ».
La Pride aura lieu samedi 7 juin à 16 heures, devant le théâtre. (village associatif à 14h30)

L’Entretien
Entretien réalisé par Sandra Moreau et Pierre Muys.
Thaïs
Ça fait deux ans que La Marche des fiertés de Calais existe. Le collectif féministe calaisien a lancé la première Marche des fiertés de Calais en 2023, en partant de l’idée qu’il est dommage qu’il n’y en ait pas dans une ville comme la nôtre, et sachant qu’il existe des Marches des fiertés à Lille depuis 31 ans, et à Paris depuis plus de 50 ans. Dans la région, il y en a aussi une à Arras [Depuis 2014] et à Douai [Depuis 2021]
Sandra
Quand tu dis c’est dommage qu’il n’y en ait pas dans une ville comme Calais, c’est au sens de la taille de la ville ou c’est aussi pour d’autres raisons ?
Thaïs
En fait, c’est dans le sens que c’est dommage qu’il n’y en ait pas partout ! (rires)
Sandra
Et ça consiste en quoi ? A la fois il y le collectif de la Marche des fiertés et l’organisation de la Marche des fiertés.
Thaïs
Le collectif s’est formé en 2024 pour la deuxième Marche des fiertés. Son but est d’organiser la Marche, mais aussi des événements en amont, en créant des espaces où les personnes LGBT peuvent se sentir accueilli∙es et à l’aise. L’année dernière on a fait des trocs dressing, un ciné débat… Cette année, il y a la Gouineguette qui est une guinguette pour les personnes gouines et leurs allié.es Ça se passera à la Verte [espace autogéré], à Calais.
Alice
Pour l’orga de la Marche on fait des réunions, entre nous, où on met toutes nos idées sur la table et puis on fait le tri.
Sandra
Vous avez des contacts avec les autres collectifs au niveau national ? Vous travaillez à partir de ce qui se passe dans d’autres villes ?
Alice
Oui, déjà pour commencer on s’inspire de tout ce qui a déjà été fait ailleurs.
Thaïs
On connaît des personnes engagées dans d’autres collectifs. Du côté d’Hesdin on est en contact avec le Collectif des 7 vallées. Des gens du collectif qui ont déménagé de Calais sont actuellement dans l’orga de la première Marche de Tourcoing (juin 2025). On a des contacts comme ça, avec certaines Prides de la région.
« Dire qu’on a le droit d’être là »
Sandra
C’est quoi votre objectif en organisant tout ça ?
Alice
Le premier objectif, c’est de rassembler un maximum de personnes. C’est un petit challenge dans une ville moyenne comme Calais.
Thaïs
L’année dernière on a réuni 500 personnes à peu près.
Pierre
Ce qui est quand même franchement pas mal. Pour faire une comparaison, le dernier rassemblement, celui du 1ᵉʳ mai, a mobilisé un peu moins de 200 personnes.
Thaïs
L’objectif c’est aussi de donner de la visibilité aux luttes LGBTQIA+, de prendre la place dans la rue, de dire qu’on existe, qu’on a le droit d’être là. Il y a aussi une dimension politique qui existe. L’année dernière, on était en amont des élections législatives, il y avait une grosse dimension politique contre la montée de l’extrême-droite un peu partout en Europe.
Sandra
Ça fait partie de ce à quoi vous pensez aussi, la lutte contre la montée du fascisme partout en Europe ?
Alice
Clairement, ça se rejoint.
Thaïs
Oui, il y a une forme de convergence des luttes.
Pierre
Marc de Fleurian, élu municipal RN est devenu député du Calaisis. 10 circos sur les 12 que compte le Pas-de-Calais sont passées à l’extrême-droite. Quelles sont les conséquences de l’arrivée de ces gens au pouvoir pour les droits des LGBTQIA+ ?
Thaïs
C’est la perte de droits par exemple pour les personnes trans…
Alice
Ça risque d’arriver. On le voit déjà ailleurs avec l’arrivée de Trump aux Etats-Unis. Il invisibilise au maximum les minorités.
Thaïs
En Italie, dans les couples homoparentaux, les deuxièmes parents ont perdu leur droit sur leurs enfants. En Pologne, il y a toujours des zones anti-LGBT qui existent. C’est pas mal de choses dans ce genre là…
Alice
C’est tout ça qu’on ne veut pas. C’est pour ça qu’on est là.
Sandra
Pourquoi avez-vous choisi de vous appeler « Marche des fiertés » ?
Thaïs
Historiquement, c’était la Gay Pride. Mais c’était un terme plus clivant car elle donnait une plus grosse visibilité aux personnes homosexuelles hommes au détriment des autres personnes LGBTQIA+ dans leur ensemble. La Marche des fiertés, c’est à la fois pour dire on est fier∙es d’exister et puis on est pluriel∙les, il n’y a pas d’exclusion.
Sandra
L’image que les gens ont parfois de la Pride correspond à celle d’une grande fête. Et c’est vrai qu’il est important de célébrer des personnes habituellement invisibilisées. Mais à Calais, il y a ajouté à cela une vraie volonté de repolitiser l’événement.
Alice
Oui, il ne faut pas oublier qu’historiquement la revendication politique est le point de départ de la Pride. Il y a eu des manifestations. Ce sera toujours politisé, qu’on le veuille ou non. C’est une lutte sans fin.
Thaïs
C’est vrai qu’il y a des Prides davantage axées sur la fête. A Calais, c’est pas ce qu’on veut, la nôtre est plus engagée. On veut revendiquer des droits, à commencer par celui d’exister.
Sandra
Comment ça se passe concrètement pour celleux qui ne sont jamais venu∙es à la Marche des fiertés ce Calais ? Qu’est-ce que vous mettez en place ?
Thaïs
On commence à 14 h 30 avec le village associatif où seront présents, entre autres : « J’en suis, j’y reste », le collectif TransVisibles, Sos Homophobie, le Planning Familial…
Pierre
D’année en année, vous évoluez, et proposez des choses un peu différentes. Vous réussissez à ouvrir un peu des partenariats. Cette année y aura-t-il des nouveautés ?
Thaïs
On reprend la formule des années précédentes avec le village associatif qui aura encore plus de stands cette année. Puis la marche en centre-ville qui sera suivie d’un after à la Timbale avec un nouveau DJ.
Ce qui change vraiment c’est la création en amont d’événements : La Gouin’guette le 10 mai et un autre événement le 30 mai à la Loco avec le collectif Ras-le-bol et sa cantine mensuelle.
« Un jour, il y a eu des milliers de personnes dans les rues qui ont manifesté contre notre existence. Ça a fait l’effet d’une balle dans la tête. »
Sandra
Est ce qu’il y a une lutte dans le monde pour les droits des personnes LGBTQIA+ qui vous a particulièrement marqué∙es ?
Alice
En Hongrie, quand le président voulait interdire la Pride et les gens se sont tous rassemblés dehors justement pour la soutenir. C’était hyper symbolique. Ça prouve une fois de plus que la lutte est importante puisqu’une personne au pouvoir peut engendrer de gros dégâts.
Sandra
D’un côté c’est terrible, et d’un autre l’interdiction montre des liens d’interaction et des solidarités très forts. Et toi Thaïs ?
Thaïs
Moi, c’est plus local, mais c’était aussi un grand évènement. C’était le mariage pour tous. C’est ce qui m’a lancée en fait dans le féminisme, le militantisme. Avant ça, je vivais un peu dans une bulle où tout se passait bien, parce que personne autour de moi n’avait l’air choqué du fait que je sois lesbienne, c’était OK pour tout le monde.
Et puis et puis un jour, il y a eu des milliers de personnes dans les rues qui ont manifesté contre notre existence. Ça a fait l’effet d’une balle dans la tête.
Sandra
Est-ce que vous diriez qu’il y a des outils propres aux luttes LGBTQIA+ qui mériteraient d’être adoptés par les autres collectifs en lutte ?
Alice
C’est compliqué de répondre. En fait, comme je ne milite pas ailleurs que dans les luttes LGBTQIA+, je ne vois pas vraiment ce que les autres luttes font ou ne font pas.
Pierre
C’est intéressant. Grâce à la Marche, grâce à l’espace qu’elle a ouvert, vous vous êtes senti∙es autorisé∙es à rentrer dans une forme de militantisme. Là où avant il n’y avait pas forcément ce déclic. Vous sentiez que c’était pas des endroits de lutte pour vous ?
Alice
Il faut se sentir concerné∙e pour pouvoir s’immiscer dans la chose. Et moi personnellement, je ne me suis pas vraiment sentie concernée à proprement parler par d’autres choses au point de vouloir aller dehors et dire haut et fort qui on est. Même s’il y a des choses pour lesquelles je suis entièrement d’accord, de là à rentrer me battre j’avais pas la sensation de… d’avoir envie de prouver.
Thaïs
C’est un peu pareil, je ne suis pas allée dans beaucoup d’autres collectifs, parce que je ne me sens pas… ça m’a toujours fait un peu peur d’entrer dans d’autres collectifs.
Sandra
Qu’est-ce qu’apporte le collectif de la Marche des fiertés justement pour que tu te sentes plus à l’aise ?
Thaïs
Disons qu’ailleurs j’ai peur de ne pas assez connaître le sujet et de dire des bêtises… Comme s’il fallait avoir une compétence pour m’engager.
Sandra
Est-ce que vous avez le souvenir d’un moment particulièrement difficile dans votre lutte ?
Thaïs
C’est davantage une accumulation de petits trucs… une petite insulte par-ci par-là, les commentaires sur les réseaux sociaux. Ça va être dans les commentaires sous les articles de presse plus grand public, genre Voix du Nord, Nord Littoral… On est plutôt protégé∙es sur nos réseaux à nous, on a de la chance, c’est plutôt safe. Après à l’extérieur il y a toujours les insultes… Voir des jeunes, des très jeunes même des fois sortir des insultes homophobes aussi… Dans ces moments-là, on se dit que la lutte n’est pas terminée, quoi. On pourrait croire que chez les plus jeunes c’est plus ancré, mais il y a un gros clivage entre les jeunes qui sont plus engagé∙es, plus militant∙es dans le féminisme, dans les luttes LGBTQIA+ et celleux qui ne le sont pas du tout et qui sont très mascus, très homophobes.
Sandra
Vous diriez qu’il y a plus de clivage qu’avant ?
Alice
Ça vient des réseaux, le fait que plein de gens puissent se rassembler autour des mêmes idées abjectes.
Thaïs
Moi, je dirais que c’est la montée de l’extrême droite et la presse qui donne la parole à l’extrême-droite. La fenêtre d’Overtone qui s’ouvre de plus en plus à droite et qui libère les discours haineux, qui avant n’étaient pas tolérés, ou pas de la même manière en tout cas. Il y avait des blagues homophobes quand j’étais jeune à la télé, comme il y avait des blagues racistes ou ce genre de choses dans les années 90-2000, il y avait ça, mais il n’y avait pas ce type de discours de haine qu’on peut entendre aujourd’hui. C’était pas la même lutte.
Sandra
Et la jeunesse, vous la trouvez engagée ?
Alice
On a beaucoup de jeunes. Mais c’est difficile de mettre tout une génération dans une même case. C’est des groupes différents, il y a les ouvert∙es d’esprit et celleux qui le sont un peu moins. J’ai mes neveux par exemple, ils ont 12-13 ans, ça me parle la génération des 2010-2012. Ils sont hyper ouverts. On ne leur laisse pas le choix cela dit avec deux tatas lesbiennes (rires) ; c’est les parents qui inculquent le respect, la tolérance. Mais il y a des gamins de douze treize ans qui malheureusement n’ont pas reçu cette éducation, n’ont pas cette ouverture d’esprit. Ça dépend des informations qu’ils reçoivent, de l’entourage…
Thaïs
On a eu jusque-là beaucoup de mineur∙es dans nos marches précédentes, dans nos trocs dressings. D’ailleurs, on m’a dit lors des Etats Généraux du Boulot [forum social organisé par Calais La sociale en avril dernier] qu’iels étaient beaucoup à attendre la marche avec impatience.
Sandra
Ça montre qu’il y a une attente de ces jeunes-là. Il n’y avait pas grand-chose à Calais pour construire des espaces safes, pour construire aussi un terrain de luttes pour les droits LGBTQIA+. Je me souviens d’avoir eu une élève en transition il n’y a pas si longtemps, il y a cinq ans je crois, peut-être un peu plus – et je ne savais pas vers où l’orienter, à qui l’adresser Je ne savais pas dire s’il y avait des assos, etc. Et je ne sais pas si vous avez une explication pour cette absence ?
Alice
Il manquait des piliers. Je dis toujours qu’il y a eu trois piliers dans l’organisation et je pense que (s’adresse à Thaïs) si vous n’aviez pas été là, on serait encore aujourd’hui en train d’en discuter. Il manquait peut-être ces personnes qui savent déclencher les choses. Aujourd’hui, c’est parti, limite on ne verrait plus Calais sans Pride. Ça ferait bizarre.
« La manifestation est un moment où le corps peut se libérer d’un ordre disciplinaire qui impose de rester calme. »
Pierre
C’est vrai que les Prides ont apporté quelque chose qu’il n’y avait pas forcément dans les cortèges calaisiens. Les manifs sont joyeuses, inclusives. On demande aux gens qui regardent de rentrer dedans, de se laisser embarquer par cette espèce de torche flamboyante, où ça chante, ça crie, ça danse… Tandis que tout ce qui est cortège social, syndicaliste, ou même lié à l’exil, sont des moments de lutte assez graves, solennels, funèbres parfois… On est sur d’autres esthétiques de lutte. Mais La Marche des fiertés apporte une dynamique très optimiste, facile d’accès. Et je crois que ça a un peu contaminé. Pendant la réforme des retraites, la CFDT semble s’être beaucoup inspirée des Prides pour animer ses cortèges de militant∙es. On avait des camions avec DJ, c’était la teuf. Ça permet à des gens qui ne sont pas forcément des gros militants de se dire que c’est juste chouette d’être pris dans cet instant-là, de passer un bon moment, même si, comme tu le disais Thaïs, on ne connaît pas forcément grand-chose dans la lutte qui passe sous nos fenêtres. La manifestation est un moment où le corps peut se libérer d’un ordre disciplinaire qui impose de rester calme. Je crois que La Marche a vraiment permis la création d’espaces d’autorisation, de dire qu’ici et maintenant, vous pouvez faire un peu ce qui vous semble bon pour vous épanouir dans la joie.
Thaïs
Le côté festif de ces manifestations est historique dans les luttes LGBTQIA+. Il y a toujours ce côté festif, de prendre en dérision, de vouloir s’amuser malgré le contexte. C’est vrai pour plein pour les manifestations. Les insultes sont reprises en dérision [note : on parle parfois de « retournement du stigmate]. Pareil pour les stéréotypes. Ça nourrit ce côté festif et on en rigole entre guillemets.
Sandra
Ce qui est intéressant c’est que l’un n’empêche pas l’autre. C’est à dire qu’il y a aussi le rappel du nombre de personnes victimes des violences homo/transphobes. En plus, dans un contexte d’élections législatives avec le rappel des conséquences des idées d’extrême-droite pour les personnes qui ne sont pas dans la norme dominante. Comment arrivez-vous à articuler les deux ?
Thaïs
Ça vient assez naturellement. On divise en deux temps : avec des discours très sérieux, un au début de la marche et un autre au milieu. Et la marche, en elle-même, plus festive, avec un DJ qui va être là pour mettre l’ambiance. Ça se fait assez naturellement.
Alice
On essaie aussi de ne pas être trop long∙ues avec les discours ultras sérieux. A la fois les gens ont besoin d’’entendre tout ça, mais il faut garder cette âme un peu positive. Le discours est primordial donc, mais ne doit pas prendre non plus complètement le dessus.
Thaïs
Et puis il faut que ce soit un moment festif pour que les gens puissent être et s’exprimer comme iels veulent.
« C’est le moment où les gens peuvent venir habillé·es comment iels veulent, se maquiller comme iels veulent… crier, chanter, danser. »
Sandra
Il y a beaucoup de couleurs, il y a des paillettes, les gens viennent aussi habillé∙es comme iels ont envie, et comme ils devraient pouvoir le faire. Donc, c’est aussi ça que ce moment permet de réaliser. Un espace de recherche de son identité, qui est parfois censurée au quotidien.
Thaïs
Oui, il y a beaucoup de monde qui se censure au quotidien, qui n’ose pas s’habiller, se maquiller, se coiffer comme iels veulent, car ça sortirait de la norme établie, hétéropatriarcale, très classique. C’est le moment où les gens peuvent venir habillé∙es comment iels veulent, se maquiller comme iels veulent… crier, chanter, danser.
Sandra
C’est une sorte de pied de nez à la norme de la discrétion, qui s’adresse justement aux femmes, ou toute personne queer en général… Qu’est-ce qui vous donne l’énergie de continuer à organiser tous ces événements ?
Alice
C’est un peu la merde dans le monde donc il faut continuer de lutter quoi ! (rires) Ça demande de l’engagement, de l’investissement mais ça vaut le coup. Parce que derrière on se retrouve, on se rassemble et c’est ce qui compte. C’est l’issue.
Thaïs
Oui, il faut continuer. L’année dernière, après la Pride des gens sont venus me voir rien que pour me dire « merci ». Ça donne envie de recommencer, c’est un sacré carburant de voir que les gens sont heureux∙ses d’avoir cet espace, ces prises de parole.
Alice
C’est notre journée quoi !
« La Pride a permis la mise en connexion de personnes queer et trans, ce qui a mené à la création de l’association TransVisibles. »
Sandra
Est-ce que vous avez un souvenir de victoire ? Un moment où vous avez senti que les actions que vous menez ici à Calais ou que les Marches menées à l’échelle nationale ont eu un réel impact ?
Alice
Pour moi, c’était de voir des personnes très jeunes dans le cortège. C’est déjà une victoire en soi, mais aussi de voir à côté d’elles des personnes plus âgées. C’est se dire que cette journée permet de rassembler un maximum. Tout le monde n’est pas directement et forcément concerné∙e par le sujet, mais les voir là qui soutiennent. Leur présence est la plus belle des victoires.
Thaïs
Moi je dirais les trocs dressings qui ont permis de rassembler plein de personnes queer très jeunes. Il n’y avait pas ces espaces-là à Calais. Ça a permis le rassemblement et la mise en connexion de personnes Queer et Trans, ce qui a mené à la création de l’association TransVisibles, qui est la première et seule association trans de Calais. Ça permet de voir que doucement les choses bougent. Et même pas si doucement que ça finalement, tout ça s’est passé en très peu de temps !
Sandra
C’est assez beau, parce qu’au début de l’entretien vous avez dit que le collectif de la Marche des fiertés vient du Collectif féministe et là le Collectif de la Marche des fiertés a abouti aussi à la création du Collectif TransVisibles. Vous vous multipliez comme des cellules, c’est pas mal ! On espère que vous allez continuer à vous propager un maximum…
Thaïs
Et tous les trottoirs de la ville seront bientôt aux couleurs de l’arc en ciel. (rires)