Ce jeudi 25 avril, Calais la Sociale était présente à la conférence de presse organisée par l’Union locale CGT de Calais à l’approche du 1er mai. Autour de Ludovic Fontaine, salarié du port et secrétaire général de l’UL, Xavier Wattebled, cheminot, et Hervé Caux, retraité du port, les syndicalistes ont appelé à un rassemblement fort pour défendre les droits des travailleurs, face à l’offensive libérale et guerrière actuelle.
Paix et progrès
Cette année encore, l’appel est clair : « Plus que jamais, nous devons porter haut et fort nos revendications ». Face aux pertes d’emplois, à la montée de la précarité, à la casse industrielle et au démantèlement des services publics, la CGT veut réaffirmer la valeur du travail, la nécessité d’un salaire digne, et l’urgence d’une politique industrielle ambitieuse pour Calais et son bassin d’emploi.
Le 1er mai sera aussi placé sous le thème de la paix, en écho aux conflits qui secouent le monde. « On entend trop parler d’économie de guerre. Nous, nous revendiquons une économie de progrès social » ont insisté les intervenants.
solidarité locale et internationale
De Gaza à l’Ukraine, la CGT a exprimé son soutien aux peuples opprimés et a dénoncé les logiques de guerre qui enrichissent toujours les mêmes : les milliardaires et les marchands d’armes. « Ce n’est pas à coups de profits sur le dos des peuples qu’on construit la paix », ont-ils affirmé.
pour une alternative sociale
Face aux fermetures d’usines à Calais (Prysmian, Marck et Balsan, Arcelor…) et à la montée du vote extrême droite, l’Union locale rappelle que seule l’organisation collective permet de peser sur les choix politiques. « L’union fait la force », ont-ils martelé, appelant à renforcer la syndicalisation et à exiger des choix politiques en faveur de l’industrie locale, de la protection sociale, et non du capital.
Une nationalisation nécessaire, mais insuffisante
La CGT a renouvelé son appel à la nationalisation des secteurs stratégiques : énergie, santé, transport ferroviaire, industrie. Une revendication essentielle face à l’abandon des intérêts collectifs au privé. Mais cette solution, si elle reste confiée à un État lui-même arrimé aux logiques capitalistes, ne suffit pas à garantir une réelle émancipation ouvrière. Sans remise en cause profonde des rapports de pouvoir, il existe toujours le risque que les entreprises ainsi « sauvées » soient tôt ou tard re-privatisées.
C’est pourquoi la perspective d’une socialisation – c’est-à-dire la mise sous contrôle démocratique des travailleurs eux-mêmes – mérite d’être posée avec force. En remettant l’outil de production aux mains de celles et ceux qui le font vivre, on peut dépasser la simple logique de propriété publique pour viser un projet d’émancipation réelle. Une autre voie pourrait être celle de conglomérats européens solidaires, où des industries stratégiques seraient cogérées par les travailleurs au-delà des frontières, échappant aux concurrences mortifères imposées par le marché.
Rendez-vous à 9h30 devant la Bourse du travail de Calais pour un 1er mai de lutte, de solidarité et d’espoir. L’histoire ne cesser de le prouver : rien ne se gagne sans mobilisations.