Le vendredi 17 janvier, la section CGT des cheminots de Calais a rendu un hommage émouvant à son ancien secrétaire général en donnant le nom de Philippe Véron à la salle de réunion de son local syndical.
Un reportage de Fernand Nicole
Une cérémonie pour honorer un militant engagé
Philippe Véron, figure locale incontournable et militant engagé de longue date, avait également occupé la fonction de secrétaire général du syndicat. Cette cérémonie a eu lieu lors des vœux du syndicat et de la remise du premier timbre syndical. Lors de cet événement, Jérôme Mignien, secrétaire de la section calaisienne, a souligné l’importance de la défense des intérêts des travailleurs face à un pouvoir politique qui privilégie les plus puissants. Il a réaffirmé :
« la CGT doit plus que jamais tenir toute sa place d’organisation syndicale combative, de lutte, pour susciter l’espoir en travaillant des propositions alternatives. »
Lutter contre l’extrême droite et défendre le modèle social français
En plus de rendre hommage aux victimes des conflits tel qu’en Palestine, Jérôme a réitéré l’appel à la paix et à la justice pour tous :
« les guerres n’ont qu’une seule logique : asseoir le pouvoir de certains, remettant ainsi en cause les libertés de toutes natures, les démocraties, la santé des populations, les droits des travailleuses et travailleurs.«
Le secrétaire a ensuite mis en lumière la lutte nécessaire contre l’extrême droite, ancrée dans les valeurs de la CGT :
« Nous restons fermement engagés et investis dans cette bataille de fond pour convaincre autour de nous du risque encouru de laisser l’extrême droite prendre le pouvoir« , a-t-il déclaré.
Il a insisté sur la défense du service public et du modèle social français, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé et des transports, soulignant la responsabilité de l’État dans ce désengagement :
« L’État hypothèque notre avenir, il affaiblit la capacité du pays à relancer son tissu industriel. »
Jérôme souligne alors plus particulièrement les enjeux des retraites etde la santé :
« C’est autour de ces deux thèmes particulièrement, que nous devons envisager la poursuite de notre lutte pour consolider notre modèle social. »
Un engagement porteur de mémoire et d’espoir
Le discours s’est clôturé par un souvenir poignant de Philippe Véron, militant respecté et profondément engagé dans la défense du service public. Jérôme Mignien a évoqué un moment marquant :
« Philippe, c’était aussi un caractère, un verbe haut, comme on dit. Ses arrivées en scooter aux piquets de grève, descendant de son bolide en battant des bras, survolté, resteront gravées à jamais dans nos mémoires. »
Après le discours de Jérôme, nous avons eu l’occasion d’échanger avec Xavier Wattebled, secrétaire régional CGT cheminots. Pour lui, Philippe était un homme profondément ancré à la CGT, un grand défenseur du service public ferroviaire.
« Au-delà d’être un ancien secrétaire du syndicat des cheminots de Calais, c’était quelqu’un qui a toujours été ancré à la CGT, un grand défenseur du service public ferroviaire.«
Il ajoute qu’il était toujours là pour aider les camarades du syndicat, qu’il s’agisse de conflits ou de réunions, apportant sa « science, son vécu et son analyse« , des qualités qui se sont révélées essentielles dans les moments difficiles.
Pour Claudine Vasseur, la belle-fille de Philippe, qui a hérité de son goût pour l’engagement municipal (elle est adjointe à la mairie de Sangatte), il ne faisait jamais les choses à moitié :
« Quand il s’engageait dans quelque chose, il le faisait à fond, quitte à se sacrifier ou à se priver de certains moments personnels. »
Ce dévouement reflétait une conviction forte : celle de transmettre des valeurs et une histoire, particulièrement autour de la SNCF. « Le fait de consacrer le nom d’une salle à un cheminot permet aussi de transmettre cette histoire » ajoute Pascal, son frère.
Cet hommage honore la mémoire d’un militant local respecté, symbole de l’esprit de la CGT et de l’engagement pour les droits des travailleurs et travailleuses de Calais. Il rappelle l’importance de garder vivante l’histoire des locales et que chaque action de terrain contribue à bâtir les grandes conquêtes sociales qui façonnent notre société. Cette commémoration renforce la légitimité et la continuité des combats syndicaux. Elle souligne que la justice sociale est une œuvre collective, née d’engagements individuels et locaux, et qu’elle s’enrichit de liens intergénérationnels tissés au sein d’une même lutte. Elle invite les plus jeunes à prendre son tour et poursuivre le combat.