Nouvelle attaque contre les 35 heures

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Le 20 janvier 2025, le Sénat a validé une mesure visant à augmenter le temps de travail annuel dans la Fonction publique de 1 607 à 1 614 heures, sous prétexte de financer l’autonomie des personnes âgées. La journée de solidarité, rebaptisée « contribution de solidarité par le travail », serait allongée de 7 à 14 heures, ajoutant une journée gratuite de plus pour les salarié·es.

Cette réforme, soutenue par le gouvernement, doit encore être votée par l’Assemblée nationale à partir du 27 janvier 2025, ce qui laisse peu de doute sur son adoption. Le soutien affiché par le gouvernement renforce l’impression d’une décision déjà actée, malgré l’opposition massive qu’elle suscite auprès des syndicats.

Pendant ce temps, les grandes entreprises continuent de profiter de leurs exonérations fiscales massives, laissant une fois de plus les travailleur·euses assumer le poids des réformes. Selon la revue financière Vernimmen, les dividendes versés aux actionnaires en France ont atteint un record historique en 2024, dépassant les 98,2 milliards d’euros. Ce contraste illustre une politique qui privilégie les profits plutôt que les droits sociaux.

Cette décision s’inscrit dans une logique d’accroissement de la charge pesant sur les plus précaires, sans toucher aux privilèges des plus riches. Elle s’ajoute à une série d’attaques contre les 35 heures, initiée dès les années 2000, qui visent à effriter un acquis social emblématique des luttes pour un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle.

Pierre Muys