Depuis 13h30 aujourd’hui, le port de Calais 2 est à l’arrêt. Aucun ferry ne peut embarquer. Ce blocage, orchestré par les élus de la CGT, fait suite à une série de décisions de la direction qui ont mis le feu aux poudres. Aurélien Delcloy, élu CGT au port de Calais, nous a expliqué par téléphone la situation.
Une gestion chaotique des effectifs
À l’origine de ce blocage, la suppression de plusieurs intérimaires essentiels pour faire tourner le port. « La direction a arrêté certains intérimaires, alors qu’ils occupaient des postes stratégiques« , explique Aurélien. Ces postes sont indispensables pour maintenir un niveau d’effectif minimum, et sans eux, l’organisation devient chaotique.
Le personnel en mission subit des changements de quarts et de postes en permanence, créant un désordre qui menace la sécurité des opérations. Pourtant, un rendez-vous avait eu lieu avec le directeur général, Benoît Rocher, pour clarifier la situation. « Tout était clair, stable, et ça devait continuer comme ça », précise Aurélien.
Mais c’est sans compter sur l’intervention du directeur de sûreté d’exploitation, Pierre Bavay, qui a bouleversé cet accord en décidant d’agir « à sa sauce« . Résultat : « Il nous a mis un boxon phénoménal« , dénonce le syndicaliste. C’est cette situation qui a conduit la CGT à stopper toute activité portuaire.
Des revendications claires
Le syndicat demande la réintégration des intérimaires écartés et la stabilisation des postes pour ceux qui sont encore en mission. Mais ce n’est pas tout. Un autre problème a surgi avec la reprise de l’activité dite « non-accompagnée » par la compagnie P&O. Il s’agit du transport de remorques sans chauffeur, que les agents du service traction embarquent et débarquent des ferries.
Actuellement, avec les effectifs réduits, cette reprise d’activité est tout simplement ingérable. « On est dans l’incapacité d’assurer ce surcroît de travail tout en garantissant la sécurité de nos agents« , affirme Aurélien. La CGT exige donc des embauches supplémentaires pour ce service.
Congés payés : un autre front de lutte
Enfin, un autre point de friction demeure : les congés payés. Le passage à la mensualisation aurait dû se traduire par une augmentation des jours de congés, passant de 21 à 25. Pourtant, à ce jour, rien n’a changé, et les travailleurs continuent de réclamer leurs droits.
Le port de Calais est à l’arrêt, et ce blocage pourrait durer si les revendications ne sont pas entendues. « On demande simplement de travailler dans de bonnes conditions, avec les effectifs nécessaires et le respect de nos droits« , conclut Aurélien Delcloy.
Le bras de fer est lancé, Reste à savoir si la direction sera capable de prendre la mesure de la situation.
Pierre Muys.