Inondations : la pression des agriculteurs contre l’inaction de l’Etat.

« Une grue comme ça, c’est 2 000 € la journée. Et donc les institutions qui possèdent ces canaux là n’ont pas assez d’argent pour le faire. Donc l’État avait dit “je viens” et c’était pas pour le “quoi qu’il en coûte”, mais avait dit qu’il prendrait en charge le coût des travaux… Mais on ne voit pas arriver les budgets…. Donc c’est pour ça que la prochaine fois, plutôt que de venir dans le département et nous donner des cacahuètes tous les quinze jours, on préférerait qu’ils viennent avec un carnet de chèques et payer les entreprises [capables de réaliser les différentes opérations d’entretien des canaux].

Antoine Peenaert, président du canton de Calais pour la FDSEA

Les mobilisations des agriculteurs se suivent sans se ressembler. Ce matin une trentaine d’agriculteurs est venue occuper berge et chaussée de la rue Tourmaniantz afin de poursuivre une action déjà entreprise en novembre dernier, à proximité du Channel. Venus rappeler le centième jour anniversaire des premières inondation ayant noyé le Calaisis l’automne dernier, le collectif a réalisé une nouvelle démonstration de curage à proximité du lycée Lucien Vadez.

Selon les différents portes-paroles locaux de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs, le non-entretien des canaux, rivières et wateringues – et en conséquence l’accumulation de sédiments et déchets – et la cause principale des dernières inondations. Un laxisme qui remonterait jusqu’à soixante ans selon les cours d’eau. Le charge financière d’un chantier de nettoyage aussi monumental est selon eux à aller chercher du côté de l’Etat.

« Je vais vous dire, ça fait des années et des années qu’on demande à ce qu’il y ait des travaux de fait et il n’y a jamais rien eu de fait ! Je dis qu’aujourd’hui il y a des responsables politiques qui doivent aller en prison parce qu’ils sont responsables de tout ça. Vous prenez les canaux VNF ça n’a jamais été curé, vous prenez la Liane à Boulogne, ça n’a jamais été curé ! Il y a des millions et des millions de mètres cubes de terre qui doivent être retirés. »

Pierre Lavallée, agriculteur

Après l’évacuation des sédiments sur une zone de quinze mètres dans pas moins de cinq camions bennes, une partie du cortège est partie du côté de Saint-Omer réitérer la même opération.

Reportage : Pierre Muys