Alain Vandevoorde est militant dans l’association Les Amis de la Terre. Lors du Forum des associations environnementales du littoral, il est revenu sur l’enjeu des wateringues, système de canaux permettant l’assèchement des terres et l’évacuation des eaux du littoral vers la mer. Datant de l’an mille, ce réseau construit sur ce qui fut à l’époque un delta marécageux est un aujourd’hui encore un outil crucial pour le territoire, permettant d’éviter les épisodes d’inondations… à condition d’entretenir et d’investir.
Cette conférence est le deuxième volet d’une série de quatre conférences produites dans le cadre du premier Forum des associations environnementales du littoral et alentours. Un événement organisé par l’association Citoyennes et Citoyens du Calaisis pour le Climat (4C) le samedi 28 octobre 2023 à la Maison d’Entraide et de Ressources, à Calais.
L’intégralité de la rencontre-débat, avec l’ensemble des intervenant.es est à retrouver ici.
Mot pour mot
L’intervention d’Alain Vandevoorde
François Gémy nous a parlés de la situation internationale avec des grandes tendances de fond. Moi, je vais parler de nos réalités ici, dans notre secteur. Je vais parler du risque d’inondation et de submersion.
Nous sommes dans un ancien polder, c’est-à-dire une zone qui a été conquise et asséchée par les moines à partir du VIᵉ siècle. Par le passé, le cordon dunaire n’existait pas – tout était inondé. Aujourd’hui, nous habitons un territoire qui est l’ancien delta de l’Aa et qui se prolonge jusqu’en Belgique. On a beau avoir une frontière [avec la Belgique], nous sommes dans un même bassin physique qui est inférieur aux eaux de haute mer. Nous sommes donc dans une situation particulière en France, extrêmement grande en surface et avec 500 000 habitants – en comptant nos voisins belges, puisque effectivement, on va au moins jusqu’à Nieuport.
Cette situation est particulière et unique en France. Toutes les eaux arrivent dans le polder. Il y a des eaux qui viennent des versants, des parties hautes de l’Artois, du secteur de la Hem, etc. On a également des eaux qui viennent de l’Aa, des eaux qui viennent de plus loin, du canal à grand gabarit et toutes les eaux, où qu’elles soient, vont à la mer. Sauf qu’ici, elles ne vont pas à la mer directement. Nous avons un sas. C’est-à-dire qu’on ne relâche les eaux qu’à marée basse. On a quelques exutoires dont je vais vous parler, ça n’existe pas ailleurs.
Voilà donc ce qu’on appelle les bassins versants (carte ci-dessus). Ce sont les secteurs qu’il y a autour du delta dont les eaux vont se déverser par ici. Après, on a des bassins versants qui vont aller vers le Boulonnais et donc c’est la Liane, c’est d’autres rivières. Ici, on récolte les eaux de ces versants qui vont arriver dans la plaine maritime et vont être évacuées à la mer.
Ici, dans tout le territoire, on a des wateringues, c’est-à-dire des zones où on va capter les eaux pour les diriger vers la mer. On se rend compte que les points de relâche à la mer ne sont pas nombreux. On en a quatre : un sur Calais ; un à Gravelines qui n’est pas très important ; on a l’écluse Mardyck qui est très importante et qui a des pompes extrêmement puissantes ; et sur le Dunkerquois, on a le canal exutoire.
On relâche les eaux à marée basse. Si on a des fortes précipitations en hiver, il faut quand même qu’on puisse éliminer l’eau. On a donc des stations de pompage qui vont pomper à marée haute. Sauf que les stations de pompage n’ont du débit que si on ouvre les portes pour relâcher. On dépend donc des capacités de pompage et des volumes totaux de pompage à rajouter. On peut avoir des très très gros volumes, et on a des situations où on est extrêmement critique, c’est-à-dire que les stations tournent à fond la caisse et on est en limite de débordements, d’inondation. Ce n’est pas la première fois pour Dunkerque. Pour ceux qui connaissent Dunkerque, sous la voie ferrée de la gare, l’eau déborde.
Alors ici (ci-dessus), on a une autre vue de notre polder. On voit bien le réseau un peu plus détaillé des wateringues. On a hachuré en vert les coteaux.
Quelques rappels dont parlait mon collège François Bény : on a déjà pris 20 cm depuis 1750 et on pourrait aller bien au-delà de ce qui a été dit puisqu’on a des phénomènes d’accélération et on peut avoir des points de basculement. Donc on pourrait aller d’un mètre à deux mètres d’ici 2100. Comme je le disais, nous sommes 500 000 habitants. Nous avons aussi 15 sites Seveso. Beaucoup sur le Dunkerquois, mais aussi un peu sur le Calaisis. Et nous avons une centrale nucléaire. Ce qui veut dire que si nous avons des gros problèmes, ce sont quand même des secteurs à risques qui peuvent créer des très graves dégâts, pollutions, accidents, etc.
Alors ce qu’il faut savoir, c’est que la Flandre maritime est le premier secteur français en matière de risques. Je m’explique. On a d’autres secteurs comme la Camargue qui présente effectivement un risque important. Mais si la Camargue est inondée, ça va gêner la culture du riz, ça va gêner les éleveurs de chevaux et les gardians, et ceux qui élèvent les taureaux… Ils n’ont pas 500 000 habitants. Nous, on a une population considérable sur un secteur qui est quand même extrêmement important puisque le cordon littoral démarre à Sangatte sous le niveau de la mer et va jusqu’à Nieuport. Pour ce tronçon, ça fait 70 kilomètres. Donc c’est un secteur extrêmement important.
Regarder la réalité
Si on n’est pas capable de regarder la réalité, on n’est pas bien. Elle n’est pas toujours agréable à entendre mais il est important de la regarder pour l’affronter et notamment anticiper et prendre des mesures, de ne pas attendre que la catastrophe arrive.
Ça fait plus de 50 ans qu’on dépasse les limites de la Terre. C’est-à-dire c’est dans les années 70 qu’on avait une planète capable de répondre à tous les besoins de la population, aux pollutions, aux nuisances qu’on créait. Aujourd’hui, il faut 1,8 planète. Et si tout le monde vivait comme un Français, il nous faudrait trois planètes.
C’est également dans les années 1970 qu’ont eu lieu les premières conférences internationales sur la situation de l’environnement. Ce qui veut dire que les pouvoirs publics internationaux savent depuis ces années quelle est la situation. Ils avaient des alertes, ils avaient des rapports documentés par des scientifiques. Ils avaient des éléments extrêmement crédibles, solides et avérés. Ils avaient donc les moyens d’agir, d’anticiper en se disant : « On va sur des difficultés, il faudra peut être qu’on change de braquet » .
Sur le climat, c’est pareil. Le GIEC a été créé en 1988 et le premier rapport date de 1990. On a 35 ans d’inaction. Je dis inaction parce que ce qui est fait, c’est de la poudre aux yeux. On amuse la galerie, on accrédite l’idée. C’est comme quand on donne des miettes, on dit : “Non, non, non, on ne laisse pas les gens mourir de faim, on donne des miettes…” Mais on ne s’attaque pas réellement à la situation et donc on a des grands problèmes.
Malheureusement, la synthèse de ces situations, c’est que l’on n’a pas d’anticipation. À la fois pour changer de braquet, mais aussi pour faire des investissements, des financements, etc. Il n’y a pas de volonté de changer de système. Malheureusement, l’économie et la finance continuent de diriger le monde et les préoccupations humaines, environnementales et de santé passent après la finance, c’est dramatique.
La tempête de 1953
Je vais parler de deux éléments importants : d’abord, je reviens sur la submersion de 1953. En février 1953, il y a eu une énorme tempête sur la mer du Nord qui a percé les digues aux Pays-Bas. Une surface considérable des Pays-Bas a été inondée. 3000 morts. Ça a été l’équivalent d’un Pearl Harbor ou, si vous voulez, d’un World Trade Center. Un traumatisme considérable. Derrière, ils ont créé ce qu’on appelle le Plan Delta. Depuis cette date, c’est une super priorité. Et ils continuent tous les ans d’injecter des milliards et de faire des investissements. En 1953, il y a également eu des morts en Angleterre, dans l’estuaire de la Tamise.
Ici, le secteur de Calais a été inondé. En 1953, la digue de Sangatte fait 2400 mètres. Elle s’arrête en venant vers Calais à un endroit qui est un peu plus haut qui s’appelle le dos d’âne. En 1953, la mer est montée tellement haut qu’elle est allée sur le dos d’âne au nord et à la contourner la digue et elle a inondé le secteur de Blériot, Calais et Sangatte. Et on n’a pas rallongé la digue d’un seul mètre lors des travaux, ce qui veut dire que si on atteint de nouveau les niveaux de 1953, l’eau va passer au bout de la digue et inonder tout ce qui est derrière.
La tempête Xaver (2013)
La tempête Xaver de 2013, c’est pareil. C’est un événement qui est important. J’ai suivi l’actualité climatique depuis de nombreuses années et on ne retient pas forcément les événements. Mais là, c’était la nuit du 5 au 6 décembre 2013. La tempête était axée sur la mer du Nord. Le niveau de la mer était anormalement élevé puisqu’on avait une grande dépression. Quand on a une grande dépression et que le baromètre s’effondre, l’eau remonte plus haut, de plusieurs mètres.
Quand l’événement a été le plus fort ici, au large de nos côtes, c’était la marée basse. On a à peu près douze heures d’écart entre la marée haute et la marée basse. Quand la marée haute est venue, on a eu une chance incroyable : la pression atmosphérique s’est considérablement relevée, donc le niveau prévisible des mers à marée haute a été plus bas. C’est comme si on allait sur une catastrophe mais qu’on éteignait finalement le gaz. On a eu une chance phénoménale. On a eu une relevée des pressions énormes et donc l’impact sur les côtes – qui a été fort – aurait dû être plus important. Nous avons été à 40 centimètres plus bas que 1953. Jean-Pascal van Ypersele, climatologue belge, membre du GIEC, a dit : “On a eu une chance phénoménale, on devait avoir un aléa beaucoup plus important. J’espère que tous les politiques ont bien pris en compte cet avertissement” .
On savait que la tempête Xaver allait être sévère. Les Belges et Hollandais ont mis tous leurs services, hôpitaux, polices, pompiers en alerte. Il y a certains secteurs qui étaient particulièrement vulnérables. Ils ont évacué la population. La France : rien. Ce qui s’est passé en 2013, où on était pas loin de la cata et où on a éteint le gaz au dernier moment, ça risque un jour ou l’autre de se reproduire et on pourrait avoir des niveaux supérieurs à 1953. Et dans ce cas là, la digue toute neuve sera contournée. En 1953, la digue des Alliés à Dunkerque a également été cassée, percée. Le secteur de Bray-Dunes avait également été inondé. Le secteur de la centrale nucléaire avait également été inondé. Sauf que quand on a construit la centrale nucléaire, on a surélevé le plancher de huit mètres. Huit mètres, c’est quatre mètres plus bas que la digue du Braek. La digue du Braek, c’est douze mètres.
Le risque de submersion
Le cordon littoral démarre à Sangatte, aux pieds du Blanc-Nez jusqu’à Nieuport. Ce cordon dunaire, c’est lui qui va nous protéger en façade. La solidité d’une chaîne dépend de son maillon le plus faible. Or, nous avons des zones extrêmement vulnérables, critiques. Je vous ai parlés de la digue de Sangatte. On en a d’autres. Le secteur des Escardines.
Depuis maintenant un certain nombre d’années, les dunes entre Dunkerque et la frontière s’érodent. Le cordon littoral s’érode chez nous, mais aussi partout en France. On peut aussi avoir des digues qui sont carrément démolies et détruites. Si la digue de Sangatte est contournée par la mer, on aura des entrées massives d’eau. Quand on regarde la topographie du sol, on peut facilement aller jusqu’au Marais de Guînes. On pourrait, dans les décennies à venir, au cours de ce siècle, avoir des inondations importantes et de l’eau qui peut rentrer très très loin, aller jusqu’à Saint-Omer.
Nos vies et nos habitats seront touchés. Quand je dis nos habitats, c’est-à-dire qu’on pourra peut être plus habiter. Imaginons que nous ayons des entrées marines. On va avoir des problèmes pour cultiver les sols car on aurait de la salinisation. On peut également avoir des infiltrations d’eau dans les nappes phréatiques. Donc on va sur des difficultés.
Le système des wateringues
Les wateringues, c’est un système unique en France qui est vieux de mille ans puisque ceux qui l’ont mis en place étaient les comtes de Flandres, Philippe et Thierry d’Alsace, vers l’an 1100. On a un certain nombre de secteurs, je vais vous les montrer.
Voilà les secteurs des wateringues (carte ci-dessus). Ils sont tous divisés en zones qui ont leur gouvernance. On a un certain nombre de wateringues sur le Nord, et sur le Pas de Calais. Et situation particulière : Les stations de pompage et de rejets à la mer sont gérées par une autre instance qui s’appelle l’Institution interdépartementale des wateringues (IIW). En matière de gestion, c’est donc un peu particulier.
Ici (carte ci-dessus), on a un aperçu des stations de pompage à l’intérieur des terres. Après, on a également les stations de pompage pour les rejets à la mer. On se rend bien compte qu’on est dépendant du pompage. Si on ne pompe pas, l’eau monte et on peut avoir des inondations.
On a un secteur particulier, ce sont les Moëres. C’est une cuvette qui est sous le niveau des basses mers. Autrement dit, on ne sait pas la vider par écoulement gravitaire. Elle a été asséchée par Wenceslas Cobergher en 1620, sous la période où on dépendait des Pays-Bas. Donc on dépend du pompage.
On doit aussi gérer des apports d’eau. Avec les précipitations qui peuvent être bien plus intenses, on peut avoir des apports d’eau beaucoup plus élevés. On peut aussi avoir des transferts d’eau par le canal à grand gabarit qui est relié de l’Escaut. À un moment, ce n’est pas anormal, pour protéger la métropole lilloise, on va éviter que l’eau ne parte vers la Deûle et la Marque et la diriger par ici. Donc on peut avoir des apports d’eau qui viennent de très, très loin pour protéger les grandes métropoles. Et donc on peut, au delà des passants de versant avoir des apports d’eau importants.
Aussi, on n’a pratiquement pas de retenues puisque nous sommes une zone plate. La retenue qui est ici assez importante, c’est le bassin audomarois. Et donc si on a des fortes précipitations, on va faire monter le niveau d’eau dans le marais pour protéger les populations et les territoires intérieurs. Et c’est pour ça que les maraîchers ont des problèmes parce que quelquefois le niveau est tellement élevé que leurs cultures sont noyées.
Facteur aggravant : l’agriculture qui est en place avec ses sols dégradés qui ne sont pas capables de retenir l’eau. Quand il pleut beaucoup, normalement, on a deux flux : un flux de surface qu’on appelle le ruissellement et un flux souterrain. Le sol, c’est comme un filtre à café. Il y a une partie qui va percoler, qui va être absorbée par le sol et rendue progressivement. Quand on a des sols de qualité, le flux souterrain se libère progressivement en trois semaines. On a le temps d’estomper les crues. Aujourd’hui, le flux souterrain n’existe pratiquement plus parce que les sols sont stériles, ne sont plus capables d’absorber l’eau et donc ça devient du ruissellement de surface. Les deux flux s’additionnent simultanément et donc on a des phénomènes qui sont aggravants.
La gouvernance
Ça, c’était la situation. je vais vous parler un peu de la gouvernance. On a un certain nombre de dispositifs qui existent, par exemple des plans qui sont créés, des interdictions de construire dans des zones inondables, etc. Des mesures importantes. Toutes ces mesures sont toujours consécutives à des catastrophes. C’est ça qui est terrible. Il y a des choses qu’on sait mais on n’agit pas et on attend la catastrophe. On attend qu’il y ait une énorme émotion.
Les premières grandes inondations, c’était Vaiso-la-Romaine (1992). Il y a eu d’autres épisodes dans ce coin. Et pour la submersion marine, ça a été à La Faute-sur-Mer et L’Aiguillon en 2010, où on a eu des morts. Et donc ce sont ces catastrophes qui ont provoqué un sursaut et qui ont entraîné des mesures. On a un certain nombre de directives qui ont été prises, dont la directive inondation de 2011.
Le PGRI, c’est le Plan Général du Risque Inondation. On a ce qu’on appelle des PPR, c’est à dire Plan de Prévention des Risques. Alors j’ai mis « X » parce que ça peut être risque d’inondation, ça peut être risque littoral… On a un certain nombre de plans. Ici à Calais, on est dans un TRI. C’est un Territoire à Risque Inondation important. Alors ce qu’il faut aussi savoir, c’est qu’une commune sur deux en France est touchée par un risque inondation.
Et là où on a un risque inondation qui est établi, pas hypothétique mais établi, on a obligation d’avoir un PCS, c’est à dire un Plan Communal de Sauvegarde. Ce qui fait que s’il y a une catastrophe qui se présente ou qui est annoncée, les maires, les élus via le préfet – parce que ce sont les préfets qui pilotent ça – doivent prendre des mesures pour alerter la population. Voir évacuer les populations. Alors les PCS existent. Le drame c’est qu’ils sont sur papier et qu’on n’a pas nécessairement de test. On devrait faire des simulations pour voir comment ça fonctionne. On devrait également sensibiliser les gens sur leur existence, comment ça fonctionne. Par exemple, au Japon, sur les séismes, la population est régulièrement informée. Ils font des exercices. Donc on a des choses qui sont écrites sur papier mais qui ne sont pas nécessairement opérationnelles. Par contre, vous pouvez aller voir vos élu.es et dire : “J’ai appris qu’il y a un plan communal de sauvegarde. Comment ça se passe dans ma commune ? Moi, je vous invite à aller voir, les solliciter.
La loi GEMAPI a été créée en 2016 : Gestion des Millieux Aquatiques et Prévention des Inondations. Auparavant, on avait un certain nombre de directives qui étaient dirigées par l’Etat et l’État a rétrocédé énormément de choses aux Régions. Ils ont également confié cette compétence aux collectivités territoriales. Ce devrait être une mission assurée par l’État. Aujourd’hui, ce sont les communautés de communes qui n’ont pas les moyens financiers de pouvoir faire les investissements nécessaires. Je vous ai parlés du Plan Delta des Hollandais : ils ont claqué des milliards et des milliards. Donc la loi GEMAPI, en ne prenant pas en compte notre situation, fait qu’on n’a pas les moyens nécessaires pour s’attaquer à la situation. Voilà, c’est donc la question du financement.
Sur la gestion des wateringues, je vous dirais un mot aussi. D’une part, avec l’élévation du niveau de la mer, comme je vous le disais, on relâche les eaux à marée basse. Si le niveau de la mer remonte, on a des difficultés à évacuer, on envoie moins d’eau. On a déjà des problèmes d’écoulement mécanique. Avec l’augmentation des précipitations, l’eau va monter.
Au niveau des instances des wateringues, ça fait un certain nombre d’années qu’ils disent : “On a des problèmes de pompage. Les pompages arrivent aux limites. Il faut qu’on créé des nouvelles capacités de pompage. Il faut qu’on rénove un certain nombre de pompes” . Aujourd’hui, on n’en prend pas le chemin.
Ce qui a également été dit, s’agissant de l’écoulement gravitaire, c’est-à-dire naturel, c’est qu’il serait peut être bien qu’on en crée un nouveau. J’en parlais, on a essentiellement quatre points et il faudrait que ces points existants soient élargis. C’est comme si vous roulez sur une autoroute. Quand on passe de deux voies à trois voies, on a beaucoup plus de trafic. Si on élargit les écoulements gravitaires, on va pouvoir éliminer plus d’eau. Sur cette question, on ne prend aucune mesure. Et c’est ce que je vous disais tout à l’heure, il y a des choses qu’on sait. À partir du moment où il n’y a pas de volonté politique, ça ne se fait pas. Et donc on va sur des problèmes.
Un autre gros problème, la population est délibérément sous-informée. Il y a des documents qui existent. Par exemple, si vous achetez une maison, on doit vous informer d’un certain nombre de risques. Il y a des documents comme le DICRIM, etc. Il y a un tas de sigles qui existent. Mais on traite ça sous l’angle administratif. Il faudrait réellement nous informer de la situation, de son importance. C’est plutôt de la com’ et c’est embêtant. Ce qui veut dire en gros que nous vivons au quotidien en étant assis non pas sur un volcan mais sur un secteur potentiellement inondable et submersible demain. Voilà la difficulté.