Muncq-Nieurlet : une pétition pour l’école du village

Dans ce village situé à 25 minutes de Calais, les préfabriqués des années 1970 qui abritent les classes sont en fin de vie. Mal isolés, le chauffage des bâtiments pendant les mois d’hiver est un gouffre financier. Quand viennent les beaux jours, la température monte parfois à 40°C dans les classes, sans compter les problèmes d’infiltration d’eau, le plancher cassé ou encore les fenêtres qui ne s’ouvrent plus.

Face à cette situation, la municipalité a décidé de construire « une vraie école ». Problème : l’État ne versera pas un centime d’euro à la municipalité pour l’aider dans son projet, pourtant élaboré de A à Z. En réponse, les élus ont lancé une pétition et dénoncent une différence de traitement entre les habitants des villes et les habitants des villages.

Pour l’État, les écoliers de Muncq-Nieurlet devront encore se satisfaire de leurs préfabriqués.

« Je n’arrive pas à concevoir de devoir risquer de fermer une école parce qu’on a un problème de vétusté de bâtiments, alors qu’il y a 130-135 gamins scolarisés » s’inquiète Richard Landron, premier adjoint au maire de la commune. « Pour nous, l’école c’est quand même la chose la plus importante pour un petit village rural. Il n’y a pas 36 lieux de vie dans un village. On a encore la chance d’avoir un café qui marche bien, mais on ne va pas envoyer les gamins au café… » ironise l’élu.

Aucune subvention accordée par l’État

Le fond du problème est financier. « Pour une petite mairie comme nous, on ne peut pas autofinancer ce genre de projet ». D’où la nécessité des subventions. « Il y a le Département qui, lui, nous suit depuis le début » note Richard Landron. Idem pour la région qui attribuera une subvention. Mais pour l’État, c’est niet.

À gauche, le préau. Au fond, les préfabriqués. À droite, le seul bâtiment en dur.

« Nous avons eu l’occasion de rencontrer la représentante de l’État, madame la sous-préfète, qui nous a laissé entendre que pour l’enveloppe DETR [Dotation d’équipement des territoires ruraux], on n’avait rien parce que l’enveloppe n’était pas assez importante pour l’arrondissement. Et que l’enveloppe DSIL [dotation de soutien à l’investissement local] serait encore moins importante, donc qu’a priori on aurait rien non plus. »

« On a l’impression de regarder les autres s’amuser« 

Devant la porte fermée de l’État, les élus de Muncq-Nieurlet ont ainsi déposé une pétition pour protester. « On a l’impression de regarder les autres s’amuser » remarque amèrement Richard Landron. « On se rend compte qu’il y a quand même beaucoup de moyens qui sont fléchés vers les pôles urbains ». « Ce n’est pas la jalousie envers les villes, loin de là. Mais aujourd’hui on estime qu’un habitant d’un village peut prétendre avoir le même montant d’aides qu’un habitant d’une grande ville ».

Une autre classe est aménagée dans un autre préfabriqué, plus récent.
La garderie de l’école, toujours dans un préfabriqué.
Chaque classe est équipée d’une climatisation portable, achetée par la municipalité.

Pour signer la pétition, cliquez ici.

Reportage : Valentin De Poorter