Dans une tribune publiée dans le Journal du Dimanche, Pierre-Henri Dumont, député de la septième circonscription du Pas-de-Calais et Aurélien Pradié, député du Lot, réclament un référendum sur la politique nationale migratoire.
L’ambition des deux députés du parti Les Républicains est annoncée : « passer d’une immigration familiale subie sous-qualifiée à une immigration de travail choisie surqualifiée. »
L’idée, en somme : accepter la migration pour raison économique… à la seule condition que l’exilé soit capable d’assumer un emploi à haut degré de qualification. « Aucun titre de séjour pour motif économique si l’emploi occupé par l’étranger n’est pas payé deux ou trois fois le smic selon les branches. […] Cela permettra de reprendre enfin le contrôle sur l’immigration familiale massive. » lit-on dans le texte publié dimanche dernier.
Ils poursuivent : « Nous devrons également nous interroger sur la fuite en avant d’une immigration étudiante dans les filières sans besoins réels et fournissant des bataillons entiers de futurs clandestins. »
Un projet en trois points
L’hospitalière proposition de référendum d’initiative partagée (RIP) proposée par les deux députés LR se déclinent ainsi en trois points :
1- Bloquer automatiquement la délivrance de visas, titres de séjour, transferts d’argent et aides publiques au développement « pour tout pays qui n’accorde pas au moins 50 % des laissez-passer consulaires ». Lorsqu’un étranger ne présente aucun passeport, la préfecture doit solliciter un laissez-passer auprès du consulat du pays dont il est supposé être le ressortissant. C’est souvent faute de ce laissez-passer que la reconduite à la frontière ne peut avoir lieu.
2- Mettre un terme au « système de pompe aspirante en conditionnant à cinq années de présence légale sur le territoire » l’accès aux prestations sociales, telles que RSA, les APL ou les allocations familiales.
3 –« Le retour de l’autorité de l’État en rétablissant la double peine. » La double-peine est un principe instauré en 1945 visant les personnes non françaises ayant commis un délit ou une infraction sur le sol français. Elle consiste, après avoir reçu une amende ou purgé une peine de prison, à être également exclu du territoire français.
Ce voeu de referendum d’initiative partagée, qui a très peu de chance de se voir exaucé, intervient alors que le projet de loi immigration du ministre de l’Intérieur Gerald Darmanin est reporté à l’automne faute de majorité à l’Assemblée.